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Petite histoire moderne de la bière en Lorraine

Brasserie de Tantonville en Lorraine (Crédits image : Musée Français de la Brasserie de Saint-Nicolas-de-Port)

Terre de la bière par excellence, la Lorraine est l’une des régions françaises les mieux pourvues en brasseries industrielles et artisanales. La brasserie de Champigneulles, qui a vu le jour en 1897, constitue aujourd’hui la dernière grande brasserie traditionnelle de Lorraine. Appartenant désormais au groupe allemand TCB, elle est, avec une production annuelle de plus de deux millions d’hectolitres de bières, le troisième plus grande brasserie de l’Hexagone.

brasserie de Champigneulles
Brasserie de Champigneulles (Crédits photo : G. Garitan)

Rappelons qu’avec une moyenne de 33 litres par an et par habitant, la France est le 27ème  pays au monde en termes de consommation de bière. Tradition brassicole et culture obligent, les régions de l’Est de l’Hexagone oscillent quant à elles entre 60 et 90 litres par an et par habitant. Cette plus forte consommation peut être, entre autres, attribuée à la présence historique de nombreuses « corporations » amatrices d’orge et de houblon, comme les militaires, les ouvriers et les mineurs qui avaient l’habitude à l’époque de boire « une première chope pour la silicose, une deuxième pour la soif, et une troisième pour le plaisir ! »

Portées par leur Saint patron Arnoul, les grandes brasseries lorraines ont vu le jour à partir de 1850 à Nancy, à Bar-le-Duc, à Metz et dans les Vosges. La brasserie Tourtel, à Tatonville, en fut néanmoins le fer de lance. C’était en 1890 le plus grand établissement du genre en France. Mais c’est la cité ducale nancéienne qui était à l’époque considérée comme la « capitale de la bière », tant les activités annexes s’y étaient développées, avec les tonnelleries, les malteries, les écoles de brasse et les tentatives de culture de houblon autour de Lunéville et de Rambervillers. Au début du XXème siècle, la Lorraine était encore la première province productrice de bière de fermentation basse. Les brasseries de la Meuse avaient en effet acheté plusieurs usines partout en France.

Affiche de la Brasserie de Charmes
Affiche de la Brasserie de Charmes réalisée par Marcellin Auzolle (Crédits photo : Orval)

Malheureusement, les deux guerres mondiales ont considérablement réduit le paysage brassicole lorrain. Les musées de Saint-Nicolas-de-Port et de Stenay perpétuent la mémoire de cette grande tradition brassicole en Lorraine. Le retour des bières artisanales et l’avènement de nombreuses micro-brasseries disséminées un peu partout sur le territoire ont cependant depuis quelques années redorer le blason lorrain en la matière.

Rédigé par Thomas RIBOULET

Président-fondateur du Groupe BLE Lorraine et Rédacteur en Chef de BLE Lorraine.

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2 Commentaires

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  1. Edition après édition, le salon Richement Bière a fini par s’imposer comme la manifestation brassicole la plus importante de Lorraine et de l’Est de la France. Plusieurs milliers de visiteurs et une quarantaine de brasseries artisanales lorraines, françaises, belges et luxembourgeoises s’y retrouvent en effet à chaque édition. Des navettes de bus gratuites sont prévues depuis Thionville, Richemont, Hagondange et Talange.

  2. La brasserie de Saverne, qui appartient depuis les années 1980 au Sarrois Karlsberg, continue de brasser une bière lorraine : l’Amos, la bière de Metz, que tout un chacun dans nos contrées a consommé dans la fameuse tasse de 25 centilitres.

    Produite à hauteur de 10 000 hectolitres par an, l’Amos est toujours bue à Metz, où elle est encore distribuée dans les cafés, à la pression mais quasiment plus dans la fameuse « tasse ». Elle est également commercialisée en bouteilles dans la grande distribution.

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forteresse de Châtel-sur-Moselle

Forteresse de Châtel-sur-Moselle en Lorraine