Exceptionnelle par sa diversité, la nécropole nationale de Chambière à Metz est classée au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO. Plusieurs carrés de différentes nationalités se déploient de chaque côté de ses allées selon les époques, de la Guerre de 1870-1871 à la Seconde Guerre mondiale.
La nécropole abrite au total 5 014 tombes individuelles et onze ossuaires qui renferment les restes de 13 015 militaires et civils français, alliés, dont 1 700 Russes, 103 Britanniques, 88 Italiens et quinze Belges, ainsi qu’allemands. Plus de 4 000 victimes de la Première Guerre mondiale reposent à Metz-Chambière. Il faut savoir qu’avant de lancer leurs grandes offensives, les Allemands transféraient leurs blessés vers l’intérieur. Ils commencèrent ensuite à ramener à Metz, qui comptait alors 32 hôpitaux, des blessés des autres fronts, en particulier de la Woëvre, de Verdun et du Chemin des Dames. Des prisonniers de guerre transalpins ont également été inhumés à Metz. En effet, les Allemands ont fait venir à partir de 1917 des Italiens et des Autrichiens pour faire des routes et des tranchées. De la même manière, plusieurs groupes de travailleurs britanniques, morts et enterrés à Jarny, ont été transférés à Chambière après la Grande Guerre. Les soldats allemands, qui étaient initialement enterrés à Fey, furent aussi transférés à Metz dans le cadre de la réorganisation des cimetières. La configuration initiale de la nécropole nationale de Chambière était donc différente de celle d’aujourd’hui.
Conformément aux exigences des vainqueurs, les tombes allemandes sont signalées par des croix noires dans des espaces sobres et arborés. De leur côté, les stèles françaises forment des croix en béton clair plantées dans des espaces nus, tandis que les britanniques sont blanches, rectangulaires et mentionnent les titres, grades et écusson du régiment du soldat.
Source : RL du 2 octobre 2023