in

Fin de l’Annexion et de la Première Guerre mondiale à Metz

Carte postale de 1917 représentant le Palais du Gouverneur de Metz construit dix ans plus

Avant-guerre, Metz compte 50 000 habitants, dont la moitié est allemande. Les autorités font évacuer 15 000 civils, les plus pauvres, pour ne pas avoir à les nourrir en cas de siège. Francophones ou non, ils sont envoyés en Hesse. La viande, le charbon, le blé et l’huile manquent. On introduit des pommes de terre dans la farine, on remplace le cuivre par du fer dans les munitions. Les matelas sont réquisitionnés. Il n’y a pas de coton et pas assez de laine. Chaque famille doit récolter des orties. Leurs feuilles riches en fer servent de tisanes pour les blessés, leurs tiges à confectionner des uniformes. Jusqu’en 1917, les Mosellans supportent. Après, quand les cloches sont fondues, il y a un changement de camp moral. La confiance s’effondre. La fin de l’Annexion est proche.

La Caserne Bridoux (Dragonerkaserne) de Metz-Borny a été construite en 1903

Il n’y a pas plus de troupes à Metz, mais davantage d’organismes liés à la gestion de la guerre. Metz vit le quotidien d’une ville frontière, à l’instar de Morhange, de Sarrebourg, de Mutzig et de Colmar. Les Messins voient passer les servants austro-hongrois des supercanons Skoda, aux obus perforants de 500 kilogrammes, utilisés pour casser les forts de Verdun. L’ensemble de la société est militarisée.

Le front est à vingt kilomètres de la ville. Il n’est pas actif en permanence, sauf au début et à la fin de la guerre avec les combats près du Grand Couronné à Nancy et au Saillant de Saint-Mihiel. Metz est une plateforme logistique, un nœud ferroviaire. C’est également une ville-hôpital. Il y a trente-deux hôpitaux au début de la guerre, douze à la fin.

Arbeiter und Soldatenrat
Affiche proclamant le Arbeiter- und Soldatenrat de Metz le 9 novembre 1918 exposée au Musée de la Guerre de 1870 et de l’Annexion (Crédits photo : Oktobersonne)

La pression alliée est de plus en plus forte. Les bombardements se multiplient : six en 1914, 79 en 1915, 140 en 1916, 171 en 1917 et 308 en 1918. Ils visent surtout la gare de triage du Sablon. Ils firent au total cent morts et 200 blessés parmi les civils. Les Américains arrivent aux portes de Metz en 1918. L’offensive sur le Rupt-de-Mad, en septembre, amène les premiers blessés à Bonsecours. Un canon US installé à Dieulouard frappe Montigny-lès-Metz. Les civils allemands commencent à s’enfuir. Les Américains prévoient d’encercler Metz à parti du 14 novembre. Au courant, les Allemands savent qu’ils ne pourront pas les contrer, malgré la défense de la seconde ceinture de forts messins. L’armistice est signé, pour éviter cette défaite et la chute de Metz.

Le 11 novembre 1918 met donc un terme à la Première Guerre Mondiale et à la Première Annexion. Les dernières troupes allemandes quittent la ville le 17 avant l’aube. Les premiers Français y entrent le soir. Ils mettent fin à l’éphémère révolution bolchevique de la Place d’Armes.

Rédigé par Thomas RIBOULET

Président-fondateur du Groupe BLE Lorraine et Rédacteur en Chef de BLE Lorraine.

Qu'est ce que vous en pensez ?

3 Commentaires

Répondre
  1. J’avais commencé à l’époque où adjoint au maire de ma commune Mosellane et limitrophe de la Meurthe et Moselle, à rechercher dans les archives des témoignages de l’époque 1850 (avant le guerre) jusqu’en 1918. Les registres des délibérations du conseil municipal en français jusqu’en 1910, puis en allemand et finalement en 1918 en français, toujours de la même plume. Sa lecture apporte une vue un peu différente de l’histoire officielle, cela mérite sans doute que votre revue et d’autres s’y intéressent ainsi que toutes ces constructions de bâtiments publics destinés à affirmer la présence Allemande.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

nécropole nationale de Chambière

Nécropole nationale de Chambière à Metz

Institut en Innovation Logistique

Création de l’Institut en Innovation Logistique à Metz