Kévin GOEURIOT
A l’instar de la Fête des Grands-mères, instituée par la société Kraft-Jacobs-Suchard dans le but de faire vendre leur fameux café Grand-mère, la Fête des Pères est, à l’origine, une célébration purement commerciale. C’est en effet le fabricant de briquets de la marque Flaminaire qui eut l’idée, pour la première fois, de mettre en place une fête des papas au cours de laquelle chaque enfant pourrait offrir à son père … un briquet !
Une idée étincelante diront certains puisqu’en 1952, un décret proclame qu’une Fête des Pères sera bien célébrée chaque troisième dimanche de juin. Le but est alors de faire un pendant à la Fête des Mères, créée en 1929 et inscrite au calendrier depuis 1941.
Mais là encore, il est bien évident que les Lorrains n’ont pas attendus que cette fête soit créée pour rendre hommage à leurs dévoués pères. Voici ce que notait Joseph Cressot, au tout début de son célèbre ouvrage, Le pain au lièvre :
« Quand nous étions petits, le soir, nous guettions le retour du père. Qu’y avait-il pour nous, dans sa hotte, sous l’herbe des lapins ? C’était, au gré des jours et des saisons, la poignée de mousserons, le bouquet de fraises, la grenouille ficelée de joncs, la plume de geai, les noix fraîches … c’était, presque toujours, le mystérieux pain au lièvre. Crouton durci, reste d’un goûter dans la vigne, nous le grignotions avec délices. Son nom furtif et sauvage le parfumait d’inconnu ; son nom le faisait friandise pour notre créance ingénue. »
Hélas, l’auteur n’en dit pas plus. L’hommage est donc discret. Mais entre les lignes, on perçoit volontiers l’amour indéfectible du fils envers son père. Un amour quotidien, qui ne se prouve pas, évidemment, qu’au seul matin du troisième dimanche de juin.
La Fête des Pères a lieu ce dimanche !
