C’est une coutume ancienne que celle des Catherinettes et qui est, il faut le dire, un tantinet désuète.
Au Moyen-âge déjà, les jeunes filles âgées de plus de 25 ans qui étaient encore célibataires avaient l’habitude d’honorer la statue de Sainte Catherine en allant y déposer une couronne de fleur ou un voile brodé. De là viendraient l’expression « coiffer Sainte Catherine », ainsi que la coutume dite des « Catherinettes » qui obligeait les jeunes filles célibataires âgées de plus d’un quart de siècle à coiffer un élégant chapeau où dominaient le vert et le jaune.
Traditionnellement, ces jeunes filles se rendaient au bal de la Sainte Catherine. Un événement couru puisqu’il était censé permettre de trouver l’être cher et de ne pas mourir « vieille fille ». La politesse voulait que, ce jour-là, ce soit les filles qui invitent les garçons à danser et qui leur offrent aussi quelques consommations. Coutume subversive qui ne manquait jamais d’attirer les remarques acides des autorités. Ainsi à Bruville, dans le Jarnisy, l’abbé Simon s’était écrié, au lendemain de la Sainte-Catherine :
« Mesdemoiselles ! Vous avez payé vos places pour aller au bal alors que vous n’avez jamais payé vos places de bancs pour la chorale de l’église. Et bien je vais vous le dire : maintenant, vous le paierez ! »
Une bien belle volée de bois vert pour ces jeunes filles qui n’avaient rien demandé à personne ! Et qui nous montre, de plus, toute l’importance que nos ancêtres accordaient aux traditions du calendrier. Car derrière ses airs enfantins, la tradition des Catherinettes traduit avant tout le caractère sacré que l’on prêtait autrefois au mariage et à la virginité. Dans le petit monde très cérémonieux de nos aïeux, la fête des Catherinettes était destinée à assurer un certain ordre tout en permettant aux jeunes filles d’afficher ostensiblement leur célibat. Pour les amateurs de formules toutes faites, on peut dire que c’était un peu l’ancêtre des speed-dating et autres sites de rencontres.