Kévin GOEURIOT
Emanant des ateliers Pellerin à Epinal, la gravure présentée ci-dessous, coloriée au pochoir, nous montre un thème aussi original que savoureux. Il s’agit en effet de l’Arbre d’Amour, au sommet duquel trône un joli Cupidon tenant son arc et sa terrible flèche. Dans les branches de l’arbre, une demi-douzaine de Messieurs, portant fracs bien taillés et perruques poudrées. Ils sont là, pareils à des rossignols. Fruits défendus que la brise de printemps fera peut-être choir un jour.
Un jour. Mais quand ? Pour accélérer la cueillette, les dames, au pied de l’arbre, se sont munies d’échelles, de cordes, de scies, de piques et même de haches. Tant qu’à faire, autant abattre l’arbre ! Mais alors, il ne donnera plus de fruits. Que ne seraient-elles pas prêtes à faire, pour obtenir le galant, le prince charmant, l’homme parfait ? Celui qui ne crie pas, ne peste pas, ne joue pas, ne va pas à la taverne, ne lève pas la main et ne court aucun jupon !
L’Arbre d’Amour, ou l’éternelle quête du partenaire parfait. Une allégorie bienvenue, à l’heure où l’on parle beaucoup de libertés individuelles et de rapports hommes-femmes.
Une précision tout de même sur cette belle image d’Epinal : en Lorraine, les hommes sont un peu à l’image des mirabelles. Pour que le fruit tombe, il faut le secouer. Mais pas trop non plus !
