La nature enchanteresse du Lindre peut également cacher des mystères et des légendes terrifiantes.
Selon l’une d’entre elles, un soir d’automne, un bûcheron qui regagnait son logis en longeant les rives de l’étang s’arrêta quelques instants devant une croix de bois rustique. Il entendit alors un étrange chœur qui psalmodier l’air du Dies irae. Les voix se rapprochaient.
La brume flottait sur les eaux sombres du Lindre quand la silhouette d’un moine émergea de l’étang. Un second moine apparut, suivi de plusieurs autres. Terrorisé, le bûcheron resta immobile. Les moines passèrent leur chemin, capuchon baissé sur le visage, psalmodiant toujours le funèbre cantique, dans lequel l’homme crut entendre « Nous sommes les moines de l’étang ». Les ombres disparurent dans le noir de la forêt. Le bûcheron rentra chez lui. Le lendemain soir, il retourna sur les lieux de sa vision. Personne ne le revit ensuite. Bien plus tard, des pêcheurs ramenèrent dans leur filet le cadavre du malheureux bûcheron vêtu d’une bure de moine.