Inaugurée en 1908, la Gare de Metz regorge de sculptures, de personnages et de symboles sur sa façade, à l’image du fameux soldat situé en contrebas de sa tour-clocher. Mais elle en abrite aussi de nombreux autres sur des moulures à l’intérieur, entre le Hall des départs et celui des arrivées, dans le long couloir que l’on nomme communément la Salle des pas perdus.
cette époque, une partie de la Lorraine était annexée à l’Empire allemand. Mais tous les habitants ne savaient pas parler allemand. Si bien, qu’au lieu d’installer des panneaux bilingues, les autorités ont préféré renseigner les voyageurs avec des sculptures visant à indiquer les services proposés ou la nature du lieu. Ces représentations peuvent notamment toujours s’observer sur les piliers qui soutiennent les arches du passage de la Salle des pas perdus de la gare. Vous y trouverez par exemple un homme coiffé d’un képi tenant dans une main une enveloppe et dans l’autre une sacoche. Il indique ainsi qu’ici se trouvait un bureau de poste, avant que le magnifique Hôtel des Postes ne soit construit en 1911 en face de la gare. Un peu plus loin, une paire de ciseaux et un rasoir témoignent encore de l’existence d’un coiffeur-barbier. Sur un autre pilier a été taillé dans la pierre un homme en train d’ouvrir des sacs de voyageurs, laissant deviner l’emplacement du bureau de douanes. De la même manière, trois éclairs avertissaient les passants de la présence de générateurs électriques. Il faut dire que la Gare de Metz était très moderne en ce début du XXème siècle.
Près du restaurant « Terroir de Lorraine » de Michel Roth, c’est un homme servant un poulet entier qui a été sculpté. Sur le même pilier, on peut également voir une serveuse qui porte un seau rempli de bouteilles de Champagne et de feuilles de vignes. Ces représentations marquaient l’entrée du buffet réservé aux voyageurs de première classe. Celui pour la troisième classe est matérialisé par un homme qui porte des choppes de bières. On le retrouve de nos jours au niveau du magasin FNAC.
A noter enfin que d’autres sculptures plus politiques vantaient la puissance et l’essor économique et industriel de l’Empire allemand. On trouve ainsi sur certaines colonnes des locomotives, des bateaux à vapeur et même des chameaux. Ces derniers font référence à la ligne de chemin de fer reliant Constantinople à Bagdad dans laquelle Guillaume II avait investi pour permettre au Reich d’étendre son influence dans la région du Golfe.