Après Jules Crevaux et Antoine de Ville, poursuivons notre petite série sur les grandes figures de Lorraine avec une courte présentation de Jean-Vincent Scheil.
Celui-ci est né à Koenigsmacker le 10 juin 1858. Après un brillant parcours au collège de Sierck, il entre au petit séminaire de Montigny-lès-Metz, puis poursuit ses études à Paris. Il se spécialise alors en égyptologie et en assyriologie. A partir de la fin des années 1880, il participe à plusieurs missions en Orient. En 1882, le gouvernement ottoman lui confie la direction du département des antiquités ottomanes. Au tout début du XXème siècle, Jean-Vincent Scheil participe aux fouilles de la cité antique de Babylone. C’est durant cette mission qu’est mise à jour une énorme stèle de basalte noire, gravée d’inscriptions complexes et connue sous le nom de Code d’Hammurabi. En 1902, la stèle est ramenée à Paris. Deux ans plus tard, Jean-Vincent Scheil publie la transcription et traduction complète de ce texte de lois rédigé en akkadien, une écriture vieille de près de quatre mille ans !
Surnommé, le Champollion lorrain, le Père Scheil continue, sa vie durant, de transcrire tablettes cunéiformes et autres écritures antiques. Il meurt à Paris le 21 septembre 1940. Une association, à Koenigsmacker, continue d’entretenir la mémoire de ce personnage qui, à l’instar de Saint Nicolas, aura jeté un pont de plus entre Orient et Occident.