C’est à Nouilly, petit village situé à un jet de pierre à l’Est de Metz, que se trouve ce monumental pressoir. Constitué de solides madriers de chêne et d’une vis en bois fruitier, il servait jadis à presser la vendange récoltée dans les vignes recouvrant les collines qui s’étiraient en rive droite du ruisseau de Vallières.
Le raisin était placé sur une sorte de plateforme en bois, entourée de fagots. Le madrier était alors actionné par la vis et faisait bascule, pressant ainsi les fruits, qui laissaient écouler le long d’une rigole le précieux nectar. L’opération était particulièrement physique. Délicate même. Elle était une sorte de fête, qui permettait d’obtenir le vin nouveau, breuvage précieux qui, s’il n’égalait certes pas les vins d’Arbois ou de Bourgogne, demeurait nécessaire à la dure vie de nos aïeux.
Car oui, le vin que l’on produisait jadis en Lorraine n’était pas de très grande qualité. Un poème messin du XIVème siècle nous dit que la cité de Metz sera prise par le Duc de Lorraine et ses alliés « le jour où il n’y aura plus de ribaudes aux foires de Champagne ou le jour où les vins de Lorraine seront meilleurs que les vins d’Arbois ».
Cela n’empêchait pas nos aïeux de vendre les vins messins jusque dans les Allemagnes. Et leurs descendants d’avoir obtenu, il y a une dizaine d’années, la prestigieuse AOC Vin de Moselle.