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Du Palais des Treize à Metz

Le Palais des Treize, résidence des Paraiges à Metz (Infographie : Nicolas Gasseau)

Cette gravure, exécutée vers 1614 par Claude Chastillon et conservée aux Archives Départementales de la Moselle, nous montre le Palais des Treize ou, comme le note la légende, l’hostel de la Ville de Metz.

C’est dans ce bâtiment imposant, percé de baies géminées de style gothique, couronné de merlons et flanqué d’échauguettes, que se réunissaient, au Moyen-âge, les échevins de Metz, l’équivalent de nos conseillers municipaux, lesquels étaient au nombre de treize. D’où le nom du bâtiment.

gravure Palais des Treize Metz
Gravure de Claude Chastillon représentant le Palais des Treize à Metz vers 1614

Erigé entre 1315 et 1317, ce palais se situait en face de la cathédrale, à peu près à l’emplacement de l’actuel marché couvert. Il était l’emblème de la puissance de la République messine, ce petit Etat autonome et oligarchique qui restait administré par les Paraiges, associations de lignages nobles, souvent enrichis par le commerce de la laine et du vin.

A compter de 1633, le bâtiment abrite le Parlement Royal de Metz. Sous le gouvernement du Maréchal-Duc de Belle-Isle, il est finalement rasé pour faire place à l’ensemble urbain dessiné par l’architecte Jacques-François Blondel.

De ce palais, ne restent donc plus que cette gravure et quelques plans anciens. Des documents qui ont permis, récemment, une restitution en trois dimensions de l’édifice. Ou quand les archives et la technologie permettent de reconstituer un pan méconnu de l’histoire d’une République aussi prospère qu’indépendante.

Rédigé par Kévin GOEURIOT

Historien de la Lorraine, écrivain et professeur d’histoire-géographie pour le Groupe BLE Lorraine.

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3 Commentaires

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  1. Elite de la bourgeoisie, les Paraiges ont contrôlé la République messine pendant trois siècles, plus précisément de 1234 à 1552. Issus des familles les plus influentes du Pays Messin, ses membres s’étaient regroupés en six associations appelées Paraiges. Cinq d’entre elles portaient le nom d’un quartier de la cité, comme Porsaillis, Outre-Seille, Jurue, Porte-Moselle et Saint-Martin. La sixième était un Paraige dit « du Commun » formé de grandes familles de commerçants. Les Paraiges se sont progressivement approprié la quasi-totalité du pouvoir municipal. L’élection des trois maires choisis en leur sein était d’ailleurs de leur seule compétence. L’assemblée des Treize était également choisie parmi leurs membres. Sur les 140 sièges du Grand Conseil, les Paraiges en détenaient cent. Cinq années sur six, le Maître-Echevin était issu de leurs rangs. Les Paraiges avaient enfin le pouvoir de nouer des alliances, de ratifier les traités, de gérer les finances, de lever de nouveaux impôts ou taxes ou encore de frapper monnaie.

  2. Protégée par ses impressionnants remparts longs de sept kilomètres et sa puissance militaire, la République Messine a duré de 1234 à 1552. Gouvernée par les Paraiges, les fameuses familles patriciennes, la cité rayonna durant le Moyen-âge à travers l’Europe. Metz faisait d’ailleurs partie des dix villes les plus riches du Saint-Empire Romain Germanique. La République Messine était bien organisée entre oligarchie, corporations et milices.

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