Entre Commercy et Verdun, sur les rives de cette Meuse endormeuse chère à Péguy, la petite ville de Saint-Mihiel est souvent appelée la « Florence du Nord ». Il faut dire que la cité abrite un patrimoine remarquable, principalement hérité de la période de la Renaissance. Un patrimoine qu’il faut prendre le temps d’arpenter, en flânant dans les rues de la cité et en poussant, aussi, les portes de quelques églises.
Car Saint-Mihiel, c’est d’abord et avant tout la patrie de Ligier Richier. Un maître de la sculpture que d’aucuns n’hésitent pas à qualifier de « Michel-Ange lorrain ». Sous son ciseau, les personnages paraissent s’animer et prendre vie. Face au Sépulcre, on est surpris de voir le maniérisme des personnages, les attitudes et la précision des détails. Marie-Madeleine s’apprête presque à verser des larmes de pierre et les étoffes sont sculptées dans des drapés si savants, si réalistes, que l’on croirait que l’artiste s’est procuré, chez le tailleur, quelques aunes de calcaire blanc.
De la pierre … Et du bois. Ligier Richier était à l’aise avec tous les matériaux. La pamoison de la Vierge, dans l’église Saint-Michel, est une merveille d’expression et de sensibilité. Saint Jean, dépité, retient entre ses bras une Vierge évanouie plus réelle que nature. Ses traits ont quelque chose d’italien. De toscan. Tout en étant figés dans un costume qui paraît venu des Flandres. Privilège de la Lorraine que d’être aux carrefours des influences, des arts et des génies.
Une Route Ligier Richier, qui sillonne la Meuse en passant par Etain, Hattonchâtel et Saint-Mihiel permet de découvrir l’œuvre poignante de ce sculpteur. Un bel hommage à cet artiste qui a fait la gloire de notre belle province.
Quand l’Histoire et l’Art sont mis à l’honneur !
Savoir que la Lorraine a eu ce privilège d’être aux carrefours des influences, des Arts et des génies laissent rêveur !