Transition écologique, dépenses publiques, démocratie, organisation de l’Etat français, … la parole était donnée aux Boulageois pour le Grand Débat. Soixante personnes y ont participé pour dix contributions au cahier de doléances. Boulay-Moselle et ses 6 000 habitants s’intéressent-ils vraiment à l’avenir de la France ?
Lancé le 15 janvier à l’initiative du Président de la République, le gouvernement a engagé un Grand Débat national. Ces temps d’échanges ont pour objectif que tous les citoyens puissent s’exprimer et faire remonter leurs solutions aux quatre grands thèmes choisis. 1,7 million de visiteurs se sont déjà rendus sur www.granddebat.fr et 6 000 réunions sont organisées dans toute la France. Recueillies jusqu’au 15 mars, doléances et propositions d’amélioration sont censées déboucher sur des traductions concrètes de la part de l’exécutif.
Vingt minutes par thème
Organisé à l’initiative de la municipalité de Boulay le 26 février dernier, le Grand Débat s’est déroulé en petit comité avec une soixantaine de personnes, des hommes pour la plupart, mais pas de jeunes. Différents profils étaient réunis : des élus, notamment Ginette Magras, la conseillère départementale, un représentant d’En Marche, douze « Gilets Jaunes » en tenue et surtout de simples citoyens. Les discussions, limitées à vingt minutes par thème, étaient menées par Patrick Bonnet, un commissaire-enquêteur, désigné pour son « indépendance », comme ses collègues, par la préfecture. Lors de ce qui fut son huitième débat, son rôle était de collecter des propositions de solutions. Tout le monde a parlé avec calme de démocratie, de citoyenneté, de fiscalité, de dépenses publiques, d’organisation de l’Etat français et de transition énergétique.
L’Hôtel de Ville de Boulay-Moselle (Crédits photo : Jean-Marie MATHE pour le Groupe BLE Lorraine)
« Yaka Faucon »
Le premier thème sur la transition écologique, abordé timidement par l’auditoire, n’avait rien de « national » mais tournait plutôt autour du « local », avec le SYDEME (voir : http://www.blelorraine.fr/2018/04/ladpb-sattaque-a-la-gestion-du-sydeme-en-pays-boulageois/) ou les sources d’eaux chaudes près de Guinkirchen. « Le questionnaire du Grand Débat ne correspond pas aux 42 revendications des Gilets Jaunes », cette invective lancée par le porte-parole des Gilets Jaunes boulageois a eu l’art de réveiller l’assistance et de lancer le débat. « C’est un débat citoyen et non un débat politique », a rappelé le meneur de jeu. Sur la fiscalité et les dépenses publiques, une proposition a fait l’unanimité : instituer des travaux d’intérêt général pour les chômeurs. « On pourrait leur faire nettoyer nos villages », a lancé une Gilet Jaune. Les troisième et quatrième thèmes sur l’organisation de l’Etat français et la démocratie ont largement débordé les vingt minutes imparties et les solutions ont fusé : regroupement de petites communes imposé, vote obligatoire, mandat unique, responsabilisation de l’élu. Après les « il faut », « il faudra » et autres « Y a qu’à » et « faut qu’on », la dernière demi-heure a été laissée au libre choix des participants pour aborder, entre autres, la retraite à soixante ans, le temps de travail et la moralisation de la vie politique.
On parle RIC (Référendum d’Initiative Citoyenne) et démocratie participative mais, le Grand Débat n’a pas trouvé preneur à Boulay. En effet, que dire des dix contributions seulement au cahier de doléances citoyennes déposé en mairie ou du petit auditoire réuni à la Salle Polyvalente ? Cahier de doléances ou Grand Débat, la municipalité de Boulay-Moselle n’a pas fait preuve, semble-t-il, d’un enthousiasme débordant pour attirer les contributeurs. Ou le soufflet serait-il en train de redescendre ?
Je souhaite apporter un commentaire sur l’article de M.Mathé
Je ne suis pas le porte parole des gilets jaunes et si vous avez bien écouté mon intervention vous ne pouvez pas la qualifier d’invective