Il suffit de quelques jours de Soleil en mars et les jardiniers, un peu moroses et résignés il y a peu, sentent la sève monter en eux et l’optimisme gagner leurs esprits.
Tant de choses sont à faire au jardin au printemps ! Il faut en effet le remettre en ordre et le préparer pour les beaux jours. Les plus prévoyants, dont nous sommes, auront déjà bien travaillé durant tout l’hiver, à préparer et à nettoyer les sols, puis à les pailler pour les protéger des intempéries. Ils auront bien sûr planté les fruitiers que leur verger peut encore accueillir et les arbustes dont leurs haies ont besoin. La période idéale pour les plantations d’arbres et d’arbustes à racines nues se situe de début décembre à fin mars. Les retardataires peuvent donc encore se décider. Seule contrainte : un arrosage copieux une fois par semaine au cours de la toute la première saison, un peu moins au cours de la seconde année et puis ensuite c’est fini, sauf en cas de canicule importante.
La taille aussi est une activité importante en ce début d’année : les clématites à floraison estivale auront été coupées à 10 cm du sol, les rosiers aérés et les arbustes dégagés de leurs branches les plus anciennes, permettant ainsi au Soleil de pénétrer au cœur de la plante et à l’air de circuler.
Les arbres peuvent encore être élagués. C’est d’ailleurs nécessaire au bout d’un certain temps pour limiter leur croissance et leur donner une croissance harmonieuse. Il faut éviter de faire des » porte-manteaux » qui sont assez disgracieux, les branches à supprimer seront sectionnées juste à leur départ ou à une intersection.
Enfin, prenons le temps d’admirer de près les premières floraisons car il y en a même si elles sont souvent petites et encore peu colorées à cette époque de l’année. Il faut bien trouver un stratagème pour se faire remarquer par les insectes et les attirer pour se faire féconder … attitude universelle en somme dans tous les règnes, chez les plantes et chez tous les animaux confondus, dont nous sommes bien sûr.
Les fleurs en hiver sont souvent petites pour offrir moins de prise au gel. Celles de la viorne d’hiver, blanches ou roses selon les cultivars, n’échappe pas à cette règle. Elle est donc fortement parfumée pour attirer dans son cœur les abeilles à peine réveillées … Alors que le cornus mas, lui, a des fleurs inodores encore plus petites mais jaune vif, couleur suffisante et nécessaire pour séduire les bourdons les moins téméraires !
Rien n’est là par hasard dans la nature, tout est justifié, et elle nous offre chaque jour des spectacles aussi éblouissants qu’ingénieux, dont l’observation ne lasse jamais, même et surtout les botanistes les plus avertis.