En Meuse, si vous faites cuire des pommes de terre dans une cocotte en fonte pendant un temps assez long, vous obtiendrez ce qu’on appelle communément chez nous des patates en « brôlotte ».
« Brôlotte » proviendrait du germanique « brod » pour « purée », « pâtée », « mixture », que l’on retrouve dans l’allemand « Brot » pour « pain. Le « brod » germanique est d’ailleurs voisin du « bread » anglo-saxon, preuve d’une certaine interaction entre les deux langues et d’une origine commune indo-européenne.
Dans les Vosges, on nomme les « patates en brôlotte » des « tofailles ». On vous les sert à la louche dans les fermes-auberges des hautes cimes avec un bien beau carré de porc fumé. A en croire les aubergistes, afin d’être parfumées et fondantes, ornée d’une jolie croûte dorée, elles ne nécessiteraient pas moins de six heures de cuisson ! Certains cuisiniers vosgiens épicuriens, et ils sont légion, y ajoutent des oignons et du lard fumé.
Bien sûr, ce mets roboratif est quelque peu étouffant, on parle d’ailleurs aussi de « patates à l’étouffée » ou de « patates à la sauce m’étouffe », ce qui fait qu’il est conseillé de le servir accompagné de trois ou quatre salades vertes bien pommées.
Et, bien sûr, d’un petit pichet de vin blanc sec de Lorraine pour faire passer !