Après le Traité de Ryswick, Vauban édifia de nouveaux remparts à Toul. Dans toute la Lorraine, la cité touloise était la seule à être entourée de nouvelles fortifications sur une base plus ancienne, médiévale. La quasi-totalité des murailles est encore aujourd’hui conservée ! Avant les remparts Vauban, Toul a successivement possédé une enceinte gallo-romaine, une muraille médiévale et des fortifications reprises peu après 1552, date à laquelle les évêchés lorrains (Toul, Metz et Verdun) devinrent français. En 1676, au cours de la seconde occupation de la Lorraine par les armées royales, Vauban proposa un plan pour les nouveaux remparts de la ville. En 1697, avec le Traité de Ryswick et la fin de la Guerre de la Ligue d’Augsbourg, Toul devait être re-fortifié. Vauban fut alors chargé de cette tâche, en tant que grand commissaire général des fortifications du roi Louis XIV …
Le système défensif du Nord-Est, celui pointant vers l’Empire, étant en mauvais état, Vauban, qui passa dix jours dans la cité touloise, étudia l’endroit et dressa un projet pour les nouvelles fortifications. Souhaitant premièrement conserver une partie des remparts médiévaux, Vauban se ravisa pour finalement faire table rase. Augmentant quelque peu les dimensions initiales de la place de Toul, il fit ébouler les murailles médiévales et décida l’édification d’une ligne de fortification de deux kilomètres avec neuf bastions et trois portes (vers Nancy, Metz et la France).
Les travaux commencèrent en 1700 et s’achevèrent en 1722 au grès des finances royales, alors en délicatesses. Au-devant des trois portes, Vauban fit alors placer trois demi-lunes. Celle devant la Porte Moselle fut arasée. La Porte de Metz, construite vers 1710, fut décorée de pilastres à bossage avec un fronton malheureusement inachevé. Elle est la seule porte a disposé d’un pavillon dans lequel logeait le commandant de la place au XIXème siècle.
Les casemates placées de part et d’autre de la porte furent édifiées sur les ordres de Séré de Rivières en 1875. De 1874 à 1880, les remparts furent modernisés. Les entrées de la Porte de France et de la Porte Moselle furent modifiées, afin de faciliter les passages de la Nationale 4 dans la ville. La caserne du bastion 43 fut réarrangée pour le service de l’intendance et pour y aménager la manutention de la place. De 1875 à 1878, le magasin à poudre V perdit sa toiture et fut recouvert d’une couche de terre pour lui permettre de résister aux obus en fonte. Entre 1878 et 1880, on édifia les casemates Gouvin, Saint-Cyr et De Creil, ainsi que le magasin aux fourrages et de nouvelles casemates à munitions ou aux vivres. En 1888, un passage fut créé près de la sortie des eaux pour faire passer le réseau de voie de 60, en même temps que l’installation d’un réseau de voie de 60 reliant les différents magasins du noyau central. De 1901 à 1902, la Porte Jeanne d’Arc fut édifiée, afin de faciliter le ravitaillement vers les nouvelles casernes bâties à l’extérieur de l’enceinte. En 1939, le bastion du canal fut percé pour laisser le passage à la Nationale 4. Enfin, en 1953, la demi-lune se trouvant en avant de cette porte fut arasée pour laisser place à une esplanade dédiée aux jeux d’enfants et au champ de foire.