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La Saudée, une tradition lorraine à l’origine de la Saint-Valentin

Célébrée le jour de la Saint-Valentin, la Saudée, fête traditionnelle médiévale de Lorraine, serait à l’origine de la Fête des amoureux.

En Lorraine, il était coutume que le 14 février les jeunes hommes se réunissent en comité pour s’amuser à former des couples, dont ils proclamaient l’union sur la place publique. Ils inscrivaient pour cela sur une liste le nom de l’élue de leur cœur qu’ils désiraient avoir pour Valentine. Ces fausses fiançailles duraient un an, période pendant laquelle le jeune homme devait offrir des cadeaux à celle qui le sort ou les autres lui avaient désignée. Ces présents étaient généralement des cartes et des images fabriquées en tissu ou en papier. Lorsqu’une jeune fille était choisie par plusieurs garçons, ces derniers devaient plaider leur cause devant un tribunal d’opérette pour se départager. La Saudée était bien entendu source de nombreuses anecdotes et facéties tant les couples formés pouvaient parfois détonner, notamment lorsqu’une union était consacrée entre deux jeunes gens qui ne s’appréciaient guère. Une loterie de bouteilles de vin venait cependant traditionnellement réchauffer le cœur de tous à l’issue de cette fête populaire.

A noter enfin qu’autrefois les femmes utilisaient des mouchoirs en tissu brodé pour suggérer aux hommes de leur faire la cour. Elles les laissaient ainsi tomber malencontreusement, afin d’attirer leur attention. Cette autre coutume faisait également la part belle au savoir-faire lorrain, en particulier à Mirecourt et à la broderie de Lunéville. D’ailleurs, le mot dentelle vient du latin laqueare qui signifie « attraper ». Cette dentelle était en effet censée harponner le cœur du bien aimé.

Rédigé par Thomas RIBOULET

Président-fondateur du Groupe BLE Lorraine et Rédacteur en Chef de BLE Lorraine.

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  1. En Lorraine, les traditions liées à la Saint Valentin paraissent assez anciennes. D’après un manuscrit conservé à la médiathèque de Metz et signalé par le Docteur de Westphalen, garçons et filles avaient coutume de noter sur des petits billets leurs noms et prénoms. Tirés au sort le 14 février, à l’occasion de ce qu’on appelait la « saudée » en Lorrain roman, ces billets étaient censés désigner les prochains couples à marier. Dans son ouvrage intitulé Les patois romans, Lucien Adam nous dit également que l’on qualifiait de « donnés » ceux et celles qui se voyaient remettre ces petits bulletins lors de la Fête des Valentins et des Valentines. Nous nous permettons toutefois de rester circonspects quant à la date exacte à laquelle se serait pratiquée cette tradition. D’autres ouvrages rapportent en effet que la coutume d’échanger des billets doux avait lieu lors de la Fête des Brandons ou, si l’on préfère, le premier dimanche de Carême. Le folkloriste messin Ernest Auricoste de Lazarque rapporte qu’en Pays Messin, les jeunes gens à marier avaient effectivement l’habitude de s’échanger des friandises appelées poès de ph’hi, le dimanche qui suit la proclamation des vauzenats, que l’auteur traduit d’ailleurs par « Valentins ».

    Il semblerait donc que, pour nos ancêtres, la véritable fête des amoureux se tenait au début du Carême et non le 14 février. Si aujourd’hui, la plupart des Lorrains célèbrent la Saint Valentin, c’est principalement pour suivre une mode qui nous est venue (ou revenue) des Etats-Unis, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Ah ! N’était-il pas meilleur, le temps où l’on se contentait d’offrir à sa fiancée quelques gaufres et quelques bonbons ? Aujourd’hui, c’est roses rouges et restaurant. Que voulez-vous, les temps changent, même en amour !

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