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Démolition d’une maison à colombages centenaire à Saint-Julien-lès-Metz

Crédits photo : Google Street View

Les travaux de démolition du célèbre bâtiment à pans de bois de style germanique qui fait l’angle des rues Jean Burger et de l’Abattoir, dans le bas de Saint-Julien-lès-Metz, ont commencé. Ils visent dans un premier temps à débarrasser l’intérieur de l’ancien dancing et à consolider des parties mitoyennes avec la maison du bout, située à côté de la station service désaffectée, qui elle, n’est pas concernée par l’opération. Des éléments de décorations intérieures anciennes ont été révélés au cours de la phase d’évacuation des débris. La démolition à proprement parler doit intervenir courant septembre.

A l’abandon et inoccupé depuis de nombreuses années, le bâtiment a été fragilisé par des travaux d’aménagement d’un restaurant qui ont endommagé ses structures porteuses. A tel point que les façades ont commencé à s’affaisser et que l’ensemble menace aujourd’hui de s’effondrer. La société spinalienne Thiers Développement, qui avait racheté la demeure, n’a malheureusement pas pu mener la rénovation envisagée ni reconstruire à l’identique en raison de contraintes d’urbanisme. Des briques se sont détachées de la façade en juillet dernier et sont tombées sur le trottoir de la Rue de l’Abattoir. Des barrières de sécurité ont alors été posées et le maire de la commune, M. Fabrice Herdé, a signé un arrêté de péril. Parallèlement, les propriétaires ont déposé une demande de permis de démolir. Ces derniers souhaitent construire en lieu et place un immeuble comprenant neuf logements et quelques cellules commerciales, dont l’architecture rappellerait l’ancien bâtiment à colombages construit en 1906.

L’édifice était à l’origine une cantine de soldats qui était facilement destructible. Les Allemands souhaitaient en effet pouvoir rapidement dégager le terrain autour des fortifications de Metz. Il ne reste de nos jours plus que quelques habitations de ce type dans l’agglomération messine. Celle de Saint-Julien-lès-Metz est l’une des plus grandes. Mais pour combien de temps encore ?

A noter enfin que le bâtiment n’est pas classé, bien que situé dans le périmètre des remparts de la Seille qui eux sont protégés. Mais dans la mesure où la maison à colombages n’est pas visible depuis ces fortifications, l’autorisation de l’architecte des bâtiments de France n’est pas nécessaire pour démolir. Celui-ci souhaite néanmoins que cet ensemble à pans de bois de style germanique, qui témoigne des constructions civiles de l’Annexion au Reich, soit conservé. Il faudrait au moins que l’enveloppe du bâtiment soit préservée, d’autant plus que ce genre d’édifices est désormais assez rare en Moselle.

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Rédigé par Thomas RIBOULET

Président-fondateur du Groupe BLE Lorraine et Rédacteur en Chef de BLE Lorraine.

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7 Commentaires

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  1. Il ne reste plus rien de la maison à colombages construite en 1906 par les Allemands à Saint-Julien-lès-Metz à proximité du Fort de Bellecroix, à l’exception de l’annexe encore habitée. Sa structure en bois devait être facilement démontable pour ne pas gêner les tirs de canon selon une disposition de 1870 qui devait permettre aux Allemands de dégager rapidement le terrain autour des fortifications de la ville de Metz. Rappelons que la demeure a abrité au fil du temps une cantine militaire, un dancing, un jeu de quilles, un salon de coiffure et un snack.

  2. Il ne reste plus grand-chose de l’ancien ensemble à colombages située à l’entrée de la commune de Saint-Julien-lès-Metz. La propriétaire restante, une dame âgée, n’a jamais voulu quitter sa maison désormais adossée à une station-service Total Access ouverte 24heures sur 24 et à un lavage automobile. Le design de cette station est globalement réussi le long de la route qui voit défiler près de 8 000 véhicules par jour. Il faut dire qu’elle s’intègre parfaitement à ce paysage de désolation. Rappelons qu’en 2016, au plus fort de la polémique concernant la destruction de l’immeuble à colombages jouxtant l’autre côté de la maison de la dame, son propriétaire, Benoît Jourdain, patron de la société immobilière Thiers Développement et par ailleurs candidat aux élections municipales à Epinal face à son beau-frère, avait montré au maire de Saint-Julien-lès-Metz des plans d’un nouveau bâtiment contemporain reprenant certains éléments caractéristiques de l’ancienne demeure, à l’image de la tourelle et du clocheton. Celui-ci devait même accueillir des commerces en rez-de-chaussée. Au final, il n’y a rien. Et rien de plus dans les tuyaux pour Benoît Jourdain qui affirme qu’après avoir réglé son problème sécurité, cet espace n’est plus sa priorité. Ou comment détruire un élément du patrimoine local pour laisser place à un terrain vague et sans âme.

  3. La démolition de la maison à colombages de Saint-Julien-lès-Metz a dernièrement repris. Suspendu par une procédure en référé initiée par des associations de défense du patrimoine, le permis de démolir a depuis été validé en mars 2017 par le Tribunal Administratif de Strasbourg. Si les associations ont fait appel de cette décision auprès de la Cour Administrative de Nancy, la procédure n’est cette fois-ci pas suspensive. Et comme le délai d’un an imposé par la demande de classement a expiré le 15 septembre dernier, le chantier de démolition a redémarré.

    Le Conservateur Régional des Monuments Historiques de la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC) avait pourtant proposé lors d’une réunion le 13 septembre avec le maire et le promoteur immobilier de conserver à un coût raisonnable une partie des façades et la tourelle du bâtiment construit en 1906 par les Allemands dans le projet neuf. Mais celle-ci n’a malheureusement pas été retenue par le propriétaire Benoît Jourdain, gérant de la SARL Thiers Développement et Vice-président du Conseil Régional des Vosges. Ce dernier entend néanmoins reproduire la tourelle et reprendre la configuration et les volumes de la maison pour créer un nouvel immeuble comportant une douzaine de logements et des commerces en rez-de-chaussée.

    Il aurait également été possible de réhabiliter la maison à l’identique en déposant la façade avant de la reposer une fois rénovée. Cette pratique est d’ailleurs courante dans le Bas-Rhin et le Haut-Rhin.

    Rappelons qu’il existe à Metz et dans ses environs plusieurs édifices à colombages de ce type. Il s’agit d’un patrimoine fragile puisqu’il devait être facilement démontable, afin de ne pas gêner les opérations militaires dans la première ceinture de fortifications de la ville.

  4. Les associations de défense du patrimoine ont dernièrement obtenu la suspension du permis de démolition de la maison à colombages de Saint-Julien-lès-Metz auprès du juge des référés du tribunal de Strasbourg. Le chantier, qui pouvait légalement démarrer le 15 septembre, est donc gelé.

    Rappelons que le 26 juillet dernier, le maire, Fabrice Herde, avait pris un arrêté de mise en péril après la chute de pans de façade dans la Rue de l’Abattoir. Le 29 août, le premier magistrat avait validé la demande de démolition de l’immeuble, déposée par son propriétaire, à savoir la société spinalienne Thiers Développement. Les associations vont désormais demander l’annulation du permis de démolition. Elles ont également sollicité le ministre de la culture pour obtenir le classement de la maison. Si cette procédure aboutit, les travaux pourraient être suspendus pendant un an.

    Ce qui avait été jugé sur la forme en référé, en particulier le fait que le Plan Local d’Urbanisme (PLU) validé le 12 juillet dernier par les élus de Saint-Julien-lès-Metz ne mentionne pas la proximité, à moins de 500 mètres, des monuments classés que sont les remparts de la Seille et la Porte Madeleine, pourrait désormais devenir un argument de fond.

  5. Une action est en cours, à l’initiative des associations “Sites et monuments de Moselle” et “Renaissance du Vieux Metz et des Pays Lorrains”, depuis le 26 août dernier. Pour suivre l’évolution du dossier, rendez-vous sur la page Facebook “Il faut sauver la maison à colombage de Saintjulienlesmetz”.

  6. Vandalisme du patrimoine.
    La honte.
    Une restauration était possible avec les moyens technologiques dont nous disposons.
    Un permis de démolition aurait dû être refusé mais nos autorités n’en ont pas grand chose à cirer.

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