Kévin GOEURIOT
C’est à Hinckange que se trouve la croix ci-dessous. Dans une petite chapelle, érigée en bordure de la route qui va de Boulay à Charleville-sous-Bois. Une chapelle vieille de près de deux siècles, et dans laquelle repose ce monument, sur le piédestal duquel le promeneur un peu curieux pourra encore déchiffrer l’inscription suivante :
« Les fidèles de Hinckange préservés du choléra en 1849 reconnaissants envers Dieu et ses saints ont érigé ce monument l’an 1852. Adjutor et protector meus tu es. »
Au-delà de cette inscription touchante, c’est vers le socle de la croix que le regard est attiré. De part et d’autre d’une niche dans laquelle on a remisé une Sainte Vierge qui ne semble pas d’époque, on trouve les Saints Roch, à gauche, et Sébastien, à droite. Deux saints traditionnellement invoqués en temps d’épidémie. Et pour cause, Saint Roch, originaire de Montpellier, aurait contracté la peste après avoir soigné nombre de malades. Condamné au confinement (déjà), il aurait été nourri par un petit chien, que certaines traditions désignent sous le nom de Saint Roquet, qui lui apportait des petits pains.
Quant à Saint Sébastien, martyrisé en étant criblé de flèches, il s’impose comme un saint protecteur des épidémies en raison d’une croyance presque superstitieuse. Nos ancêtres pensaient en effet que la maladie venait dans le corps de la même manière que les flèches étaient entrées dans les chairs de Saint Sébastien. L’église Saint Sébastien, à Nancy, a par exemple été construite au lendemain d’une terrible épidémie de peste.
Il y a tant à découvrir, le long de nos chemins et dans les recoins de nos villages. J’espère que cette petite chronique vous incitera à (re) découvrir les richesses de notre patrimoine.
