Conservé à la Boussole, la nouvelle bibliothèque-médiathèque de Saint-Dié-des-Vosges, le manuscrit dit Graduel de Saint-Dié est une véritable merveille d’enluminure. Il a été copié à Saint-Dié, entre 1510 et 1515, afin de permettre aux chanoines de la collégiale de disposer d’un recueil de chants pour les offices religieux.
C’est un livre imposant qui pèse 53 kilos et qui mesure 75 cm par 54 cm. Ces dimensions s’expliquent par le fait que le livre, ouvert sur un lutrin au milieu du chœur, devait pouvoir être lu par l’ensemble des chanoines.
Ci-dessous, nous avons le folio 338, avec le chant « terribilis est locus ». Mais bien plus que le centre de la page, ce sont les marges qui retiennent l’attention de l’historien. On remarque en effet une série de scènes détaillant les activités minières qui existaient au début du XVIème siècle dans la région de Saint-Dié-des-Vosges. Les mines de plomb argentifère de Sainte-Marie ou Lacroix-aux-Mines paraissent ainsi revivre sous nos yeux. Galeries étroites, desquelles on sortait, par petits wagonnets, le précieux minerai. Lequel était lavé, concassé au martinet hydraulique, puis fondu avant d’être emmené, sous formes de lingotins, à l’Hôtel de la Monnaie, à Nancy, où il entrait dans la composition des pièces de monnaie ducales.
Cinq siècles plus tard, grâce au travail de l’enlumineur, on comprend tout des gestes et des outils utilisés par les mineurs vosgiens de la Renaissance. Des scènes que je vous laisse le soin d’admirer. Et que je tenais à vous faire découvrir !