Kévin GOEURIOT
Fêté le 8 juin, Saint Médard n’est pas Lorrain. Et pour cause, il serait né en Picardie, vers l’an 456. Alors quel rapport avec notre région ? Le village de Saint-Médard, près de Marsal ? Oui et non.
En fait, Saint Médard est à l’origine d’un proverbe assez célèbre. Un dicton météorologique bien connu des paysans et des jardiniers. Une maxime curieuse qui dit que : « S’il pleut à la Saint Médard, il pleut quarante jours durant … Sauf si Saint Barnabé vient lui casser le nez (ou lui coupe l’herbe sous le pied) ».
Curieux proverbe, probablement inspiré par d’antiques observations météorologiques et qui devait permettre à nos ancêtres de savoir si l’été serait sec ou pluvieux. Ce dicton, l’un des plus célèbres de la sagesse populaire, est à mettre en relation avec la vie même de ce saint.
On raconte en effet que le jeune Médard, pris de compassion, aurait donné l’un des chevaux de son père à un pauvre paysan qui venait de voir le sien mourir au travail et qui n’avait pas les moyens d’en acheter un nouveau. Le père de Médard, voulant évidemment récupérer son cheval, serait allé, avec son fils, voir le paysan en question. Mais en chemin, ils furent surpris par un violent orage. Or, comme par miracle, Médard fut épargné par l’averse alors que son père était trempé comme une soupe. Voyant cela, ce dernier compris que le don de Médard était approuvé par Dieu.
Une autre légende rapporte que, étant enfant, Médard aurait été protégé de la pluie par un aigle qui aurait déployé ses ailes.
Les deux récits sont troublants et semblent faire de Saint Médard un véritable baromètre. Le récit hagiographique, couplé au fait que sa mort, survenue le 8 juin 545, c’est-à-dire à une période de l’année où la pluie peut vite gâter la fenaison, a certainement créé un amalgame. Dès le Moyen-âge, on voit les fidèles désigner Médard comme un faiseur de pluie ou de beau temps. On lui associe des proverbes et des dictons, censés prévenir des orages et des catastrophes climatiques. Celui que nous venons de citer et qui met en scène, aux côtés de Médard, le puissant Saint Barnabé, qui, fêté le 11 juin, est censé conjurer le mauvais sort, est le plus célèbre. Mais il n’est pas le seul. Le folklore local nous cite aussi, dans le même genre, ce dicton plein de bon sens : « Saint Médard est planteur de choux et mangeur de lard. » Ce qui signifie à la fois que certains légumes ne doivent pas être mis en terre avant début juin et qu’autour du 8 juin, on assiste ordinairement à une légère baisse des températures. Raison pour laquelle on mange quelques tranches de lard. Cet autre dicton cite Saint Médard pour rappeler qu’une averse peut, au mois de juin, anéantir une bonne partie des récoltes : « S’il pleut à la Saint Médard, le quart des biens est au hasard. ».
