Les médias s’acharnent à multiplier les éclats journalistiques faux ou obsolètes sans contrôler leurs informations pour créer polémiques et scandales.
Le Maire Eric Munier ne ménage pourtant pas ses efforts pour démontrer la valeur de sa gestion et officialiser tous les accords et toutes les préconisations qui permettront de sauver les satellites malades du Pôle thermal et touristique d’Amnéville.
Mais comment en est-on arrivé là ?
Il faut chercher dans notre histoire les raisons de ce parcours atypique et l’évolution de la galaxie amnévilloise, où rien ne se passe vraiment comme ailleurs en Lorraine …
Episode III : L’arrivée du Docteur Kiffer
Issu d’une famille de terriens, le jeune Jean Kiffer fit ses études au petit séminaire. Il se dirigea ensuite vers la médecine. Marqué par les guerres et les défaites systématiques subies par ses aïeux, il se forgea un caractère et une personnalité hors du commun. Fervent catholique, il se donna la mission de combattre le communisme.
Il choisit donc de s’implanter dans une cité ouvrière, peuple qu’il connait bien de par son origine. Il avait 28 ans et exactement un an pour persuader l’électorat de son programme. Nous savons qu’il n’a pas ménagé les contacts, les recherches, les analyses pour arriver à ses fins. Inutile de préciser que la municipalité en place depuis 1920, soit 45 ans, n’a pas pris au sérieux cette candidature et ne s’est pas méfiée de son habileté. Envers et contre tout, Jean Kiffer renversa le pouvoir en place.
Tout Amnéville, à l’exception des communistes affichés, tourna en effet sa veste pour se rassembler derrière lui. Il n’attendit pas et provoqua des réformes et des investissements immédiats. Le peuple amnévillois, toujours considéré comme un peu « spécial » car empreint de chauvinisme et différent des habitants des localités voisines, vit en la personne de Jean Kiffer l’image d’un sauveur.
Le Docteur s’opposa dès lors à tous ceux qui ne pensaient pas comme lui. Son acharnement à combattre le communisme prit un tournant particulier en 1976 lorsqu’il attaqua violemment le programme commun du futur candidat François Mitterrand. Il écrivit d’ailleurs à ce titre un livre intitulé La dernière chance.
Son plan d’investissement dans le tourisme et le divertissement ne fut pas très bien accueilli dans la région mais prit bel et bien forme avec la réussite qu’on lui connaît encore aujourd’hui, surtout après la réalisation du centre thermal dans les années 1980. Dans son sillage s’installèrent alors des hôtels, un casino et des restaurants de tous types. Les ressources dégagées par le centre thermal permirent d’investir dans de nouveaux équipements.
Mais l’appât du gain et les convoitises attirèrent à Amnéville un monde nouveau, différent de la culture initiale. Les premiers décalages se firent alors ressentir.
Suite et fin au prochain épisode.