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Enfouissement des déchets nucléaires à Bure : nouveau scandale au Bois Lejuc

Depuis le mois de mai, l’ANDRA (Agence Nationale pour la gestion des Déchets Radioactifs) mènent des travaux dans le Bois Lejuc à Mandres-en-Barrois, en Meuse. Les chemins d’accès sont refaits, des clôtures sont posées et une parcelle de forêt a même commencé à être défrichée pour installer une plateforme logistique et réaliser des forages. Les habitants, les associations locales et les opposants dénoncent l’illégalité de ces travaux alors qu’un recours administratif a été déposé par des villageois en 2015 et que l’ANDRA n’a aucune autorisation de construction pour le centre d’enfouissement. La tension est désormais palpable.

Il faut dire que le Bois Lejuc, d’une superficie de 220 hectares, revêt une importance stratégique pour l’ANDRA puisqu’il se situe juste à l’aplomb des centaines de kilomètres de galeries souterraines qui doivent être creusées pour accueillir les pires déchets nucléaires jamais produits. L’agence entend ainsi y construire deux puits d’accès permettant de transférer des hommes et du matériel, des bouches de ventilation pour les gaz radioactifs et une zone pour stocker les millions de mètres cubes de déblais excavées.

Ce terrain est d’autant plus important pour l’ANDRA qu’elle l’a obtenu dans des circonstances abracadabrantesques. Les élus de Mandres-en-Barrois ont en effet voté la cession du bois à l’agence le 2 juillet 2015 au cours d’un conseil municipal convoqué à … 6 heures du matin ! La vente avait pourtant été refusée par les habitants lors d’une consultation organisée en janvier 2013. Elle fait l’objet depuis décembre 2015 d’un recours devant le tribunal administratif de Bar-le-Duc. Alors que celui-ci est toujours en cours d’examen et que l’autorisation de construction du futur centre d’enfouissement des déchets radioactifs ne devrait pas être délivrée avant 2018, l’ANDRA commence les travaux. Elle ne respecterait pas non plus le plan de gestion du bois émis par l’Office National des Forêts (ONF) selon les opposants qui devraient également entamé un nouveau recours.

Dimanche dernier, près de 200 personnes ont participé sur place à un pique-nique géant convivial avant d’enlever les doubles clôtures élevées par l’ANDRA pour encercler le bois. Elles ont ensuite dressé des barricades et installé un camp. Une soixantaine de militants y a passé la nuit.

Rédigé par Thomas RIBOULET

Président-fondateur du Groupe BLE Lorraine et Rédacteur en Chef de BLE Lorraine.

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2 Commentaires

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  1. La Chambre Civile de la Cour d’Appel de Nancy a dernièrement confirmé l’illégalité du défrichement du Bois Lejuc mené par l’ANDRA près de Bure. La même décision avait déjà été prononcée par le Tribunal de Grande Instance (TGI) de Bar-le-Duc le 1er août 2016. Cette confirmation constitue donc une nouvelle victoire pour les militants antinucléaires, les huit associations engagées dans la procédure, ainsi que les quatre habitants de Mandres-en-Barrois qui ont assigné l’ANDRA en justice. Entre mai et juin 2016, l’agence avait en effet commencé à déboiser une parcelle de sept hectares du Bois Lejuc peuplée de chênes et de hêtres et construit un mur en béton long d’un kilomètre sans autorisation. Six mois avaient été donnés à l’ANDRA pour remettre le site en l’état, déconstruire le mur et replanter des arbres. Rien de significatif n’a jusqu’ici été fait. Le TGI de Bar-le-Duc avait assorti sa décision d’une astreinte de 100 euros par jour et par are à partir de ce délai de six mois. Cela fait donc depuis environ huit millions d’euros. Un arrêté préfectoral devrait néanmoins être pris dans les semaines à venir pour autoriser l’ANDRA à relancer les travaux. Cela dit, tout défrichement est interdit entre le 15 mars et le 31 juillet en raison de la période de nidification.

  2. Le préfet de la Meuse a signé l’ordonnance d’évacuation du Bois Lejuc, à Mandres-en-Barrois. Le site était occupé depuis le 19 juin par des dizaines de résistants à l’enfouissement des déchets nucléaires à Bure. De nombreux fourgons de gendarmes mobiles et un porte-char ont pris position jeudi dès six heures du matin. L’assaut a été d’une grande brutalité. Une violence d’Etat. Les gendarmes ont pénétré dans le bois par les deux entrées recensées. Ils ont franchi les 32 barrages de fortune construits avec des barbelés, des poutres et des tuyaux par les militants, soit 21 au Nord et 11 au Sud. Des barricades ont été incendiées.

    L’assaut a été donné au lendemain du renvoi du référé, non-suspensif, déposé contre l’ordonnance d’évacuation et malgré les différentes procédures en cours pour dénoncer l’illégalité de l’acquisition du Bois Lejuc par l’ANDRA (Agence Nationale pour la Gestion des Déchets Radioactifs) et les travaux qui y ont déjà été menés.

    Ce qui s’est passé est très inquiétant et scandaleux pour l’Etat de droit. Les militants ont déjà annoncé leur intention de réinvestir rapidement le bois. Le combat continue.

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