La Lorraine du XVIème siècle a connu d’innombrables procès en sorcellerie. Partout dans le Duché, des bûchers sont allumés, particulièrement dans le Saulnois.
Terreur des campagnes lorraines, Nicolas Rémy, Procureur général du Duché de Lorraine, s’est livré à une véritable chasse aux sorcières, afin de répandre « la lumière et la vérité » comme il affirme dans son ouvrage intitulé La Démonolâtrie, qui traite de la nature des démons, de leurs serviteurs et de plusieurs affaires qu’il a eues à juger. Conférant au fanatisme, il a fait condamner au bûcher pour satanisme près de 900 personnes en Lorraine entre 1577 et 1592.
Accusées de se rendre aux sabbats en chevauchant une quenouille ou une tige de roseau pour danser autour du démon ou à quelques autres réunions de sorcières, mais aussi pour avoir prononcé une formule maléfique ou encore pour avoir jeté des sorts, la majorité des personnes trainées devant les tribunaux étaient des femmes. Dans la plupart des cas, tout cela ne reposait sur aucun fait tangible. Mais ces affaires permettaient de se venger, d’assouvir sa jalousie ou de trouver un bouc-émissaire pour expliquer l’émergence de maladies, de rats ou d’une mauvaise récole. Tout était prétexte pour faire porter le chapeau à un ennemi ou un rival et expliquer les petits et les grands malheurs du quotidien.
Torturées et soumises à d’atroces souffrances, les personnes accusées de sorcellerie finissaient par avouer tout et n’importe quoi pour mettre fin à leur supplice. Si jamais elles parvenaient à tenir bon, c’était alors la « preuve qu’elles étaient possédaient au-delà-même de leur conscience », selon Nicolas Rémy. Dans tous les cas, l’issue était fatale. Seules les flammes du bûcher pouvaient absoudre les malheureuses qui niaient être possédées.
La chasse aux sorcières et les procès en sorcellerie se poursuivirent en Lorraine le siècle suivant. Rien que dans le Saulnois, des dizaines de femmes accusées de sorcellerie furent brûlées vives au XVIIème siècle.
La Lorraine a été une terre de sorcellerie. Entre 1550 et 1600, près de 4 000 personnes, quasi exclusivement des femmes, ont été brûlées sur le bûcher au terme de procès sommaires. Ce chiffre ne prend pas en compte les nombreux suicides de soi-disant sorcières qui ont mis fin à leurs jours pour échapper à cette cruauté.
Il y a avait plusieurs critères pour reconnaître une sorcière. Celle-ci était le plus souvent âgée, habillée de noir et avait le regard noir et malicieux. Son dos était voûté, elle était prodigue de caresses et semblait bien dévote. Mais, elle pouvait tout aussi bien être jeune et belle. Dans ce cas, il fallait fixer sa bouche qui devait être mince avec des bords intérieurs qui présentait une ligne blanchâtre. Autant dire que cela pouvait être n’importe qui. Dans les faits, les femmes brûlées étaient de pauvres femmes incapables de se défendre, dénoncées par un voisin par intérêt ou par un mari qui n’en voulait plus. Il ne s’agissait ni plus ni moins que de dénonciations et d’accusations absurdes. En Lorraine, les quelques femmes accusées qui avait un peu de biens réussirent à échapper au bûcher en ayant les moyens d’assurer leur défense.
Vous écrivez : “La Lorraine a été une terre de sorcellerie.”
La sorcellerie existe toujours malheureusement. Aujourd’hui encore, elle est bien présente , malheureusement, ici en Lorraine, et ailleurs.