C’est au château d’Hattonchâtel, en Meuse, que j’ai pris le cliché ci-dessous. Lumière dorée sur les vieilles pierres du logis seigneurial. Nous sommes tout au bout du promontoire, à l’extrémité orientale de cette colline qui s’avance, tel un balcon au-dessus de la Plaine de la Woëvre.
Hattonchâtel, c’est le château de Hatton, cet évêque de Verdun qui fera ériger un castrum, à l’époque carolingienne, au sommet de cette colline qui, à l’origine, s’appelait « Mont des bruyères ». Citée pour la première fois en 812 sous la forme « Atona », la localité accueille également une chapelle, qui finira par être érigée en église paroissiale.
C’est là, dans ce château, que les évêques de Verdun, au Moyen-âge, avaient coutume de résider et de tenir leurs Cents Jours, période faste durant laquelle ils rendaient la justice et battaient monnaie. En 1546, le château passe à la Maison ducale de Lorraine, avant d’être ruiné par les Suédois, durant la terrible Guerre de Trente Ans.
Rebâti, il est ruiné à nouveau pendant la Première Guerre mondiale. Il sera relevé dès 1923, grâce au soin d’un architecte normand nommé Henri Jacquelin et aux dons généreux d’une philanthrope américaine ! Miss Belle Skinner. Reconstruit dans un style troubadour, le château abrite néanmoins quelques sculptures d’origine. Il faut prendre le temps en effet d’admirer la frise qui court juste en dessous de la balustrade. Là, au milieu des rinceaux de feuillages, l’œil un peu curieux se plaît à découvrir des escargots, des écureuils et mille autres petits animaux cachés dans les végétaux.
Hattonchâtel, ou le mythe du phénix qui renaît sans cesse de ses cendres.
Le château abrite de nos jours un hôtel-restaurant réputé.