Après avoir parcouru la Moselle puis la Meurthe-et-Moselle, Ugo SCHIMIZZI a décidé cette fois-ci d’explorer la Meuse insolite et secrète. Il a publié un nouvel ouvrage pour partager ses découvertes et ses pérégrinations.
BLE Lorraine : Ugo, nous vous avions quitté il y a deux ans sur les routes de Meurthe-et-Moselle. On vous a retrouvé en train d’arpenter celles de Meuse ? Pourquoi ce département en particulier ?
Ugo SCHIMIZZI : « C’était finalement la suite logique des choses ! Dans l’optique où je souhaitais m’attaquer à chaque département lorrain, il fallait ensuite choisir entre la Meuse et les Vosges. J’avais déjà eu l’occasion de réaliser quelques prises de vue par le passé et de nouer différents contacts. Cela semblait donc une destination de choix, un vrai bol d’air dans cette période alors rythmée par les confinements. Et puis, pour toute personne qui s’intéresse un peu à la Lorraine, la Meuse est un vaste terrain de jeu et d’histoire. »
BLE Lorraine : Il n’est pas rare de voir la Meuse être réduite uniquement à Verdun et à ses champs de batailles de la Première Guerre mondiale. Peut-on y trouver du beau et du touchant ? N’avez-vous pas découvert d’autres lieux, plus secrets, hors des sentiers battus ?
US : « Oh que si ! Et c’était bien là le but de ce nouvel ouvrage. Le point de départ de sa création, bien que ce fut un crève-cœur, a été « d’exclure » Verdun et ses environs et particulièrement ce conflit qui a été longuement revisité durant les commémorations du centenaire (2014-2018). Il existe néanmoins des lieux faisant référence à la Première mais aussi à la Deuxième Guerre mondiale dans l’ouvrage. Mais l’envie était effectivement d’aller au-delà des sentiers battus avec mon quatrième livre et de proposer des lieux méconnus. A ce petit jeu, la Meuse mérite largement d’être découverte, tant son histoire, du Moyen-âge à nos jours peut être riche. Et puis, ce fut également l’occasion de rencontrer énormément de gens très attachés à leurs vieilles pierres, à leur patrimoine et à la conservation de ces bâtisses. Parmi le « beau et le touchant », on peut irrémédiablement citer la basilique Notre-Dame d’Avioth, un chef d’œuvre au milieu des champs. L’ermitage de Saint-Rouin ou encore l’abbaye de Jovilliers sont également deux havres de paix et de rencontres particulièrement touchants. »
BLE Lorraine : Comment arriveriez-vous à convaincre et à inciter quelqu’un qui a des a priori et n’envisage pas de découvrir la Meuse ?
US : « C’est finalement la quête en creux de chacun de mes ouvrages. Proposer au lecteur d’aller faire un petit saut à quelques kilomètres de chez lui plutôt que de poursuivre l’éternel chemin vers le bout du monde. Pour ma part, je dirais que la Meuse m’a permis une très grande bouffée d’oxygène pendant toutes ces périodes où j’étais enfermé chez moi. Le territoire est vaste et surtout riche de petites merveilles que tout amoureux du patrimoine ou même tout curieux se devrait de découvrir. Outre les sites religieux mentionnés précédemment, les terres de Meuse sont riches de somptueux châteaux gérés, restaurés et partagés par des associations formidables. On peut citer par exemple le château de Thillombois, celui de Louppy-sur-Loison, de Charmois ou encore celui de Gombervaux. La cité de Marville à elle-seule vaut le plaisir d’une balade, tout comme sa grande sœur Bar-le-Duc. Après tout, qu’est-ce que le visiteur a à perdre à part quelques heures de son temps ? Au pire, il risquerait de revenir conquis et de vouloir repartir aussi sec ! »
BLE Lorraine : Est-ce que le projet a bien été accueilli par les Meusiens ?
US : « Je dois dire que j’ai été particulièrement surpris de l’accueil chaleureux que j’ai pu recevoir. Non pas que je doutais de l’hospitalité des Meusiens, mais plutôt que celui-ci a été bien plus fort que lors de mes rencontres en Moselle et en Meurthe-et-Moselle. Peut-être que le département pâtit de la surabondance d’informations autour de la Première Guerre mondiale et que cette opportunité de pouvoir mettre en lumière d’autres lieux a été appréciée. De mon côté, je dois dire que j’ai eu l’occasion de découvrir des endroits fantastiques et surtout de voir avec quelle ferveur des bénévoles, des particuliers et des associations œuvrent dans cette volonté de créer du lien. A ce petit jeu, l’association en charge de l’abbaye de Jovilliers a été un point d’ancrage particulièrement fort ! »