La porte ci-dessous se trouve à Lixheim. Je l’ai découverte lors d’une petite flânerie aux confins de la Lorraine et de l’Alsace.
Il s’agit d’une porte en plein cintre ornée d’entrelacs sculptés en bas-relief. Le claveau faisant office de clé de voûte était décoré, à l’origine, d’un blason, probablement buché pendant la révolution. Au-dessus de ce blason, on lit encore une date : 1608. Millésime funeste diront peut-être les fiers Lorrains, puisqu’il correspond à la mort du Duc de Lorraine Charles III, mais qui marque surtout, ici, l’année de fondation de la maison, ainsi que de la ville entière de Lixheim.
En 1608 en effet, afin de remplacer la ville de Phalsbourg que son père avait dû céder, le Comte palatin Georges-Gustave décide de fonder une ville nouvelle aux confins de l’Alsace et de la Lorraine. Laquelle ville avait surtout vocation à accueillir les Protestants qui, à l’époque, étaient persécutés dans la très catholique Lorraine. Au début du XVIIème siècle et jusqu’aux affres de la Guerre de Trente Ans, la petite ville va connaître un essor considérable et profiter d’une position stratégique le long des principales routes de commerces qui relient la Lorraine aux Allemagnes. De cet âge d’or, Lixheim conserve des portes remarquables, mais aussi des oriels, sortes de fenêtres en saillies sur la façade, très élégants.
Le plan, ici, est volontairement large. Il nous permet de voir, peint sur cette façade ocre, le blason de Lixheim : d’or au lion rampant de gueules, couronné du même, à la queue passée en sautoir, tenant entre ses pattes trois roses feuillées du même et tigées de sinople. Des armes pleines de vigueur et de poésie. Un lion. Trois roses.