Kévin GOEURIOT
La porte ci-dessous se trouve Grand Rue à Nancy. Nous sommes à deux pas d’une autre porte, dite de la Craffe. Porte monumentale qui commandait jadis l’accès Nord de la ville et qui servit, en des temps pas si reculés que cela, de prison aux brigands qui rôdaient dans la cité ducale.
Datant de la fin du XVIème siècle ou des débuts du XVIIème siècle, cette porte ornementale illustre à merveille ce que fut la Renaissance lorraine. Véritable âge d’or de nos duchés, cette période se signale en effet par un goût prononcé pour les arts et pour l’architecture. Encadrée par deux pilastres canelés, la porte, en plein cintre, est surmontée d’un élégant mascaron, lui-même encadré par deux têtes de lion. Un vasistas muni de trois solides barreaux permettait d’offrir un peu de lumière au corridor sur lequel s’ouvre le lourd volet de chêne. Au-dessus de tout cela, surmontant un puissant entablement figurent, dans un cartouche, deux blasons timbrés d’heaume à cimiers et lambrequins. Celui de droite est en losange. C’est un écu de dame, comme le veut l’usage héraldique. Les armes, hélas, ont été buchées, vraisemblablement pendant la révolution. Mais on sait qu’elles figuraient à l’origine les armes de François de Chastenoy, écuyer du Duc Charles III de Lorraine.
La façade du bâtiment a été classée au titre des Monuments Historiques en 1945. Elle est un témoignage intéressant de ce que fut l’art de la Renaissance en Lorraine.
