Après deux ans de travaux et cinquante millions d’euros d’investissements, l’usine Métex Noovista a dernièrement été inaugurée sur la plateforme chimique de Carling-Saint-Avold. Symbole de la chimie verte, cette nouvelle unité confirme le virage pris par le site en direction de la biochimie.
L’usine Métex Noovista transforme de la matière première renouvelable pour fabriquer du propanédiol, un alcool qui est utilisé dans les produits cosmétiques, et de l’acide butyrique qui est quant à lui destiné à l’alimentation animale. Le site de Moselle-Est est d’ailleurs le seul en Europe à produire ces deux composés chimiques.
L’installation de cette usine a permis de créer une cinquantaine d’emplois. Elle marque une étape importante dans la reconversion vers la chimie verte de la plateforme de Carling-Saint-Avold, avec notamment l’arrêt annoncé de sa centrale à charbon. La plateforme associe d’ailleurs sous la dénomination « Chemesis » trois industriels présents sur le site, à savoir Arkema, Gazel et TotalEnergies, qui travaillent en synergie pour accueillir de nouvelles activités industrielles, logistiques et de recherche et développement. En lien avec les autorités, l’idée est en effet d’anticiper les procédures administratives concernant l’urbanisme, l’environnement et l’archéologie préventive pour attirer des investisseurs et favoriser des implantations innovantes et à haute valeur ajoutée qui doivent contribuer à redynamiser rapidement le territoire. Une stratégie qui semble porter ses fruits puisque dans quelques mois la construction de la bio raffinerie d’Afyren-Neoxy devrait être terminée.
Le tribunal de commerce de Paris a dernièrement désigné la société belge Maash pour reprendre l’usine Metex Noovista, filiale du groupe Metabolic Explorer, leader dans le domaine de la fermentation industrielle qui permet de produire des ingrédients d’origine naturelle destinés aux marchés de la nutrition animale et de la cosmétique. Implantée sur la plateforme chimique de Carling-Saint-Avold depuis 2021, Metex Noovista avait été placée en redressement judiciaire depuis la fin du mois de mars 2024. Maash, qui conçoit des molécules à base de micro-protéines issues de champignons, s’engage à conserver la première année dix emplois sur les 46 que compte l’usine. Une centaine de personnes pourrait à terme travailler sur un site adapté et agrandi. En contrepartie, Maash a demandé à la Communauté d’Agglomération de Saint-Avold Synergie (CASAS) une exonération de loyer d’une durée de deux ans à compter de la date effective de reprise du site. La CASAS doit également lui verser une subvention équivalente à l’exonération, sur deux années, de la taxe foncière sur les communes de L’Hôpital et de Saint-Avold, soit 200 000 euros sur deux périodes budgétaires.