Un premier roman, c’est un événement. Quand c’est la quinzième publication, c’est original. Un doigt de cassoulet aiguise la curiosité. Il est l’œuvre de Daniel Dubourg, conteur et poète du Pays de Nied.
Il se prénomme Amilcar et se nomme Paganini mais ce n’est pas un virtuose du violon. Il découvre un doigt. Pas banal. En conserve. Encore moins banal. Cette découverte va bousculer le train-train de ce paisible trentenaire célibataire et lui faire vivre des moments particuliers comme on en compte sur le bout des doigts dans une vie. Voilà résumée la trame du quinzième ouvrage de Daniel Dubourg. Un doigt de cassoulet, son premier roman qui vient d’être publié.
« Le roman, c’est un travail de fond »
Figure emblématique du Pays de Nied, conteur depuis 25 ans, Daniel Dubourg, 76 ans, écrit depuis l’âge de seize ans, même s’il ne publie que depuis 1983. « Je pense avoir réussi à passer de la poésie au conte et de la nouvelle au polar pour enfants. Le roman, c’est différent. C’est un travail de longue haleine. Ecrire un roman, c’est un peu comme si on écrivait plusieurs nouvelles, un chapitre après l’autre », réfléchit à haute voix Daniel, avant d’ajouter : « Ecrire des nouvelles, c’est du sprint, une course de vitesse. Le roman, c’est du travail de fond. »
Pourquoi un roman ?
« Après soixante ans d’écriture de poèmes et plus de vingt ans de contes, je m’étais spécialisé. J’étais formaté contes et poèmes. La motivation pour écrire un roman, alors, était moindre. Les deux polars pour jeunes, Où est passée la Nied ? en 2014 et Meurtre au salon en 2015, ont été une passerelle pour passer à autre chose », résume l’auteur. L’idée de son premier roman lui est venue en repensant à un fait divers, déjà ancien, relatant la présence d’une souris dans une boîte de conserve. Il s’est dit « pourquoi pas un doigt ? » avec le projet d’écrire quelque chose de léger, un brin surréaliste, amusant et romantique.
Un récit farfelu
Un doigt, ce n’est pas banal. Un doigt de cassoulet, le titre interpelle. Un personnage, trente ans, magasinier, déjanté, au prénom bizarre, « Amilcar », faisant penser à Amilcar le Carthaginois ou à l’ancien constructeur de voitures sportives entre 1921 et 1939 et homonyme du célèbre violoniste virtuose génois, Niccolo Paganini. « Je me suis bien marré en l’écrivant », se souvient Daniel à propos de son récit en quinze chapitres, de la pure invention, tendre et humoristique.
Une première dédiée à « Mariette »
Daniel Dubourg, au fil de ses publications, n’a pas pour habitude de mettre des personnes en exergue. Un doigt de cassoulet est pourtant dédié à Mariette … sa coiffeuse, qui vient de prendre sa retraite. C’est l’aboutissement de près de trente ans d’échanges. A son arrivée en Pays de Nied, en 1984, il se doit de trouver un coiffeur. Ce sera le salon Bock à Bouzonville et Mariette, qui sera toutes les six semaines, sa « confidente » littéraire, sur ses lectures et les projets d’écriture de Daniel. Autre nouveauté : Daniel Dubourg a délaissé ses trois éditeurs professionnels, De Borée, Rroyzz et Paraiges pour Books On Demand, BoD, une plateforme d’autoédition allemande.
« Une vingtaine de livres en préparation »
Daniel est un touche-à-tout hyperactif : « J’arrive à lire trois bouquins et à écrire plusieurs trucs en même temps. »Deux romans sont déjà terminés, à savoir Une fin d’ogre et un polar rigolo plein d’argot. Mais aussi un nouveau recueil de contes, second tome du fameux Pays de courte échelle publié en 2020, sorte de compilation de 26 contes de Noël déjà sortis en CD ou diffusés sur France Bleu Lorraine. Pourquoi pas également une anthologie regroupant des contes écrits depuis dix ans non encore édités ? Il a déjà tâté du théâtre en écrivant deux ou trois saynètes. Ecrire ses mémoires ?« Ça servirait à qui ? »,tonne-t-il et de conclure : « J’ai une vingtaine de livres à terminer ou en préparation, à condition de ne pas avoir de nouvelles idées. »
Cher Monsieur Mathé, voilà un article bien enlevé et chaleureux !