Aujourd’hui, la communication est omniprésente. Elle passe par des agences qui seraient au nombre de 15 000 en France. « Web Agency », « Community Manager », « Street Marketing » ou « Packaging », autant de mots souvent incompréhensibles pour le commun des mortels. Majoritairement présentes en ville, quelques rares agences s’implantent à la campagne où la concurrence est moindre. Illustration avec Kreïva à Téterchen, près de Boulay-Moselle.
Amandine Getrey, 25 ans, obtient une licence professionnelle en développement web à l’IUT de Metz. Au chômage après celle-ci, elle créé son agence de communication en auto-entreprise à Hagondange en avril 2018. Ce sera Kreïva qui signifie « créativité » en espéranto. Devenue développeur web et applications à Hayange, elle gère son agence en soirée, aidée par Nicolas Sonntag, son compagnon, à l’emploi du temps plus flexible.
Une agence de proximité
Depuis un an, Kreïva est installée à Téterchen, commune de 850 habitants située à six kilomètres de Boulay. « Il est plus facile de se faire connaître à Téterchen qu’à Hagondange. Il y a plus de demandes et moins de concurrence », reconnaît Amandine qui ajoute : « La concurrence entre toutes les agences est telle qu’il faut absolument se démarquer et avoir son identité propre pour se distinguer ». Rapidité, originalité et tarifs abordables sont les maîtres mots de son début de réussite. Les réseaux sociaux, le site internet, le bouche à oreilles et la prospection y contribuent. Pour cela, Amandine et Nicolas se forment tous les jours : recherches, curiosité et abonnement à une foule de logiciels, style Photoshop, Adobe, Illustrator ou Final Cut. Il faut s’adapter à la demande du client. Illustration avec les premiers abonnés de l’agence qui ont contribué à sa notoriété. Le Téterchenais, le restaurant de Téterchen commande à minuit la carte « QR » pour ses clients en lieu et place de la carte traditionnelle, à cause du Covid-19 et livrée le lendemain à midi. Après avoir fait la publicité pour Rock A Mandine, un salon de coiffure de Hargarten-aux-Mines, Kreïva a confectionné un support en toile de jute pour ses bons cadeaux. La page Facebook de Corner Coffee, un café de Metz, est gérée au jour le jour par Amandine et Nicolas, tout comme les réalisations graphiques du Garden Tea Shop. « Beaucoup d’agences sont sur les mêmes créneaux, il faut avoir des idées, être curieux et se renouveler », fait-elle remarquer.
Un concept unique en Lorraine
Graphisme, web, communication et réseaux sociaux résument le travail de la plupart des agences de communication. Pour l’essentiel, l’agence de Téterchen créé des sites web, bien que la demande soit faible puisque tout le monde peut faire le sien. A la gestion des réseaux sociaux, c’est à dire créer et fédérer une communauté d’internautes, la communication des municipalités (flyers, sites et bulletins municipaux) et des entreprises, s’ajoute la conception graphique avec montages vidéo, logos, cartes de visite et autres affiches dont Reprographic, une société de Metz, se charge de l’impression. Dans un domaine plus pointu, Kreïva se charge des « plans com’ », c’est à dire la gestion de A à Z d’un événement.
Mais, ce qui la démarque de ses concurrents, c’est le « Street Marketing » ou événement marketing, un concept unique en Lorraine, que le Covid a empêché de lancer. « Le principe est simple : vous souhaitez communiquer sur un produit ou un événement, nous nous chargeons d’inventer une mise en scène pour le mettre en avant, le tout en package clé en mains. Ça touche à toutes nos compétences. Notre maître-mot, c’est la surprise : pour la sortie d’un produit avec un scénario pour surprendre les gens et le mettre en avant », explique fièrement Amandine.
Un avenir serein
Ouvrir un bureau, développer l’entreprise tout en changeant de structure pour dégager un revenu ou encore acheter un drone pour des vidéos de présentation sont les objectifs à court terme pour se professionnaliser davantage. Dans leur salon, complémentaires, Nicolas Sonntag, diplômé « art du spectacle et conception de projets culturels » et Amandine Getrey, dont « le travail ne correspond pas au diplôme », reconnaît-elle, ne comptent plus leurs heures pour décrocher de nouveaux contrats et faire reconnaître leur talent et leur originalité. « Pour être créatifs, il faut avoir une âme d’enfant », résument-ils en chœur.