Des couleurs … Et de la lumière … Les couleurs ne seraient rien, sans la lumière. Vue, au Moyen-âge, comme la manifestation de la présence divine en ce monde, la lumière fait l’objet, au XIIIème siècle, de spéculations philosophiques et théologiques qui vont peu à peu porter au pinacle les artisans verriers et les vitraillistes. Terre de tradition verrière depuis la nuit des temps, la Lorraine a toujours accordé, dans son patrimoine, une place de choix aux vitraux. Exemple à Vézelise.
Sur les rives du Brénon, la petite ville de Vézelise abrite, outre ses halles et quelques hôtels particuliers remarquables, une église qui se signale par un clocher tors et des vitraux spectaculaires. Offerts par le Duc de Lorraine en personne, ces vitraux nous montrent les saints les plus populaires à l’époque. Ici, sortant d’un monstrueux dragon, c’est Sainte Marguerite, dont la légende raconte qu’elle a pu s’échapper des entrailles d’un serpent en brandissant une simple croix. Elle était invoquée lors des accouchements difficiles. Là, tenant pot à onguents et urinal, ce sont Saint Côme et Saint Damien, patrons des médecins et saints anagyres, comme on les appelle, car ils refusaient d’être payés pour les soins qu’ils prodiguaient. Un peu plus loin, priant avec ferveur, c’est tout simplement le Duc Antoine de Lorraine, le fils de René II, le vainqueur de 1477. Il prie, avec, à ses côtés, une croix double qui devait bientôt prendre le nom de Croix de Lorraine. Un symbole de victoire qui deviendra emblème régional !
Des couleurs … Et de la lumière … Juste pour éclairer et colorer, un peu, nos âmes et nos cœurs, nos rires et nos peines.
Initialement installé à l’abbaye de Beaupré, près de Lunéville, l’orgue monumental qui domine la façade occidentale de l’église Saint-Côme et Saint-Damien de Vézelise, a été exécuté en 1772 par le facteur Georges Küttinger. A la révolution française, il est revendu à la paroisse de Vézelise, qui l’installe donc dans l’église paroissiale.
Restauré en 2007 par la société Koenig, cet orgue compte un jeu de tuyaux remarquables, présentés dans une véritable merveille d’ébénisterie. Volutes baroques dialoguent en effet avec des figures barbues. Allégorie de la sagesse, du temps qui passe, ou de quelques géants dont la voix peut être imitée par certains tuyaux de l’instrument. Un instrument, que l’on peut entendre sonner, résonner, chanter, et tonitruer lorsque Dominique Dantand, sympathique président de l’association des Amis de l’orgue de Vézelise, s’assied au clavier de ce monument remarquable !
Si je comprends bien c’est de là que viendrait la croix de Lorraine merci pour votre article je ne me lasse pas d’apprendre