Thomas RIBOULET
L’asperge est un légume emblématique, dont la saison s’étend de la Saint-Georges à la Saint-Jean, c’est-à-dire d’avril au solstice d’été. A Autreville-sur-Moselle, en Lorraine, la famille Bruché produit des asperges blanches, des vertes et un peu de violettes depuis plus d’un siècle. Elles sont récoltées à la main dans ces terres alluvionnaires et sablonneuses. Un terreau propice que l’on retrouvait également à Montigny-lès-Metz.
A l’origine, il y avait beaucoup de vignes à Autreville, mais le phylloxéra a anéanti la viticulture. On y faisait aussi du houblon. La culture des asperges s’est ensuite développée. A l’époque, beaucoup d’habitants avaient des lopins de terre, appelés « portions », sur lesquels ils cultivaient des asperges. Des grossistes passaient deux fois par semaine pour récupérer la production et la vendre à Nancy et à Pont-à-Mousson.
A noter que la couleur des asperges vient du mode de culture et de l’effet de la lumière. Les blanches ne voient ains pas du tout le Soleil, mais aiment la chaleur. Elles poussent sous une butte de terre. A l’inverse, les vertes bénéficient de la lumière et se chargent donc en chlorophylle et en vitamines C. Les asperges violettes sont quant à elle partiellement exposées à la lumière pendant une petite journée. Cela suffit à colorer leur tête. Elles sont nommées « Vespérales » parce qu’elles sont récoltées en fin de journée, après les vêpres. Les blanches sont au contraire ramassées le matin.
