La Fête des Brandons était à l’origine une procession qui était organisée à la fin de l’hiver pour protéger les arbres fruitiers des ravages que pouvaient occasionner les chenilles. Le terme de Brandons vient des torches grossières d’étoupe enroulée d’un bâton qui étaient utilisées et brandies au cours de la procession.
A partir du XVIIème siècle, la Fête des Brandons a pris une autre signification en Lorraine. En effet, lors du premier dimanche des Brandons, soit le premier dimanche de Carême, des daîllements, sortes de joutes orales pendant lesquelles on formait des couples, étaient organisés dans de nombreuses communes lorraines. A Nancy, les jeunes gens se retrouvaient par exemple devant le Palais ducal. Dans nos campagnes, la cérémonie était présidée par les anciens qui criaient depuis le balcon de l’hôtel de ville : « je donne le Nicolas à la Marie, le Jean à la Sophie », etc. Si le Vauzenat, le Valentin, était heureux de la jeune fille qu’on lui accordait, il lui offrait traditionnellement dans la semaine un cadeau, à l’image de friandises ou d’un petit mot doux. La Vauzenate, soit la Valentine, répondait alors à cette sollicitation en invitant son Vauzenat au bal. Parfois, une longue et belle histoire d’amour débutait. S’ils ne respectaient pas leurs obligations, un feu de paille était allumé devant chez eux pour brûler symboliquement le Vauzenat et la Vauzenate. La proclamation des Vauzenats et des Vauzenates s’effectuait devant la foule qui manifestait approbation ou refus selon les résultats du tirage au sort visant à désigner les couples.
Contraire à la morale religieuse, cette tradition fut abandonnée à Nancy en 1737 lorsque Stanislas devînt Duc de Lorraine. Elle persista néanmoins durant plusieurs décennies autour de la cité ducale. Par exemple, à une trentaine de kilomètres de là, c’est en effet dans le village de Goviller que la dernière proclamation des Vauzenats aurait eu lieu en 1848. Jusqu’à cette époque, les amoureux n’étaient ainsi pas fêtés le 14 février en Lorraine, mais le jour des Brandons.