Conservée à la Bibliothèque Nationale de France, la gravure présentée ci-dessous nous donne une idée de ce qu’était le tombeau de Charles le Téméraire, le Duc de Bourgogne qui trouva la mort à Nancy, le 5 janvier 1477 et dont le corps fut retrouvé le surlendemain, dépouillé de son armure et à moitié dévoré par les loups. Corps qui fut déposé dans la maison de Georges Marquet, un bourgeois de Nancy avant d’être inhumé dans la collégiale Saint-Georges, laquelle jouxtait le flanc méridional du Palais ducal. Erigée en 1339, elle finira par être détruite en 1743 à la suite des agrandissements successifs du Palais ducal.
René II, le Duc de Lorraine qui venait de battre ce puissant ennemi, avait tenu à rendre hommage à son adversaire en lui faisant ériger un somptueux tombeau. Exécutées par Jean Crocq, les sculptures présentaient le duc lui-même, en armure, dans une attitude de gisant. Ses pieds reposaient sur un lion, symbole de force et de courage. Juste au-dessus, deux lions soutenaient les grandes Armes de Bourgogne, lesquelles se retrouvaient également sur le décor du gâble finement fleuronné. Saint André, patron de la Bourgogne, veillait sur la dépouille, au même titre qu’un autre personnage qui semble être un ange. Des inscriptions ornaient le tombeau. Certainement rappelaient-elles les faits d’armes et les titres de Charles le Téméraire, lequel était, soit dit en passant, Duc et Comte palatin de Bourgogne, Comte de Charolais, Duc de Brabant, Duc de Limbourg, Duc de Luxembourg, Comte de Flandre, Comte de Ponthieu, Comte de Vermandois, etc.
En 1550, à la demande de Charles Quint, la dépouille de Charles le Téméraire fut transférée par Antoine de Beaulaincourt, Roi d’armes de la Toison d’Or, à l’église Notre-Dame de Bruges. Elle y repose depuis dans le tombeau que Philippe II, fils de Charles Quint, fit élever pour son trisaïeul en 1558. Le tombeau de Marie de Bourgogne, morte en 1482 cinq ans après son père, figure à son côté. C’est une merveille de sculpture gothique.