L’église Saint-Laurent de Pont-à-Mousson abrite une véritable merveille de la sculpture gothique tardive. Le retable de Philippe de Gueldre, du nom de la seconde épouse du Duc de Lorraine René II, est en effet un monument de bois doré s’ouvrant sur une série de scènes représentant la vie du Christ. On peut ainsi y voir la visite des Rois mages à l’enfant Jésus.
Aux côtés de l’âne et du bœuf sagement rangés à l’étable se tiennent en effet Joseph, quelques bergers, ainsi que la Vierge tenant l’enfant Jésus sur ses genoux. Les Rois mages sont également présents. Si les évangiles ne mentionnent pas leurs noms, la tradition les baptisera, au VIIIème siècle, Gaspard, Melchior et Balthasar.
Au Moyen-âge, ces trois mages vont peu à peu être représentés sous des codes bien spécifiques. Balthasar, le roi noir, représenterait l’Afrique. Les autres venant d’Europe et d’Asie. Ainsi, les trois continents connus à l’époque médiévale viennent se prosterner devant l’enfant roi et lui offrir de l’or, de l’encens et de la myrrhe. La tradition veut aussi que les Rois mages soient représentés sous les traits d’un jeune homme, d’un homme d’âge mûr et d’un vieillard, montrant ainsi que tous les âges de la vie sont représentés. On le comprend, les Rois mages finissent par devenir des allégories, des icônes censées symboliser l’universalité du culte au Christ.
On pourrait poursuivre cette notice en évoquant les reliques des Rois mages, que la cathédrale de Cologne se targue de conserver, ou en rappelant qu’autrefois, en Lorraine, il était fréquent de voir trois hommes se déguiser en Rois mages pour aller quêter de porte en porte en chantant quelques ritournelles à l’occasion de la fête de l’Epiphanie.
