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Metz du temps de Divodorum Mediomatricorum

Vestiges gallo-romains près de l'église Saint-Pierre-aux-Nonnains à Metz (Crédits photo : Joseph ADAMO pour le Groupe BLE Lorraine)

Quand ils ont colonisé la Gaule, les Romains ont conservé le découpage celte pour faire de Metz le chef-lieu administratif de la civitas. La cité s’appelait alors Divodurum Mediomatricorum, ce qui signifie « cité des dieux des Médiomatriques », en référence au peuple celte qui vivait ici. A l’époque, entre Toul et Metz, il n’y avait que des villas, des fermes, des champs et des forêts.

Au départ, Metz était donc un oppidum avec des constructions en bois. La ville celte s’adossait à deux collines : l’actuelle Colline Sainte-Croix et une hauteur appelée le « pâté » qui fut arasée par Cormontaigne au XVIIIème siècle pour construire une redoute lors de l’édification de la citadelle. Les Romains tracèrent des voies de communication qui sont encore aujourd’hui des axes majeurs de la ville, à l’image de la Rue des Allemands vers Mayence ou encore de la Rue du XXème Corps Américain vers Scarpone (Dieulouard). Cette dernière longeait l’aqueduc souterrain de Jouy-aux-Arches.

carte Médiomatriques
Carte du territoire des Médiomatriques au Ier siècle av. J.-C., au début de la Guerre des Gaules (Crédits image : Boural57)

Le mur d’enceinte en pierre fut construit au IIIème siècle après Jésus-Christ. Les Romains avaient auparavant érigé des ponts de pierre, comme le Pont Sailly sur la Seille et l’équivalent du Pont Saint-Georges, qui rejoignait la voie romaine vers Trèves, sur la rive gauche de la Moselle. Le mur d’enceinte passait Place Saint-Louis. Les maisons à arcades sont d’ailleurs adossées à ce rempart. Il suffit de regarder la place actuelle pour s’en rendre compte. Le chemin de ronde du rempart se situait sous l’actuelle Rue Maurice Barrès.

Vue d’artiste de l’antique cité gallo-romaine de Divodurum Mediomatricorum (Crédits photo : Miroir du temps)

L’antique Divodurum Mediomatricorum comptait 10 000 habitants et faisait rayonner la puissance de Rome dans tout le Nord de la Gaule, devenant célèbre grâce notamment à son amphithéâtre de 25 000 places. Il faut en effet imaginer des centaines de spectateurs venant assister aux jeux du cirque. Ces derniers passaient ensuite plusieurs jours en ville. On trouvait tout autour du stade de quoi se restaurer, se loger et des échoppes. L’amphithéâtre était le sixième de tout l’Empire romain et le plus grand de Gaule. Il mesurait 148 mètres de long, 124 mètres de large et 35 mètres de haut. D’après les vestiges exhumés en 1902, l’édifice possédait 76 arcades et une série de cinquante gradins sur trois étages d’arcades superposées. Le Kaiser Guillaume II donna l’autorisation de procéder aux fouilles, mais le manque de crédits l’empêcha de restaurer l’amphithéâtre. Il y fit édifier la gare de marchandises. Les Allemands creusèrent alors jusqu’à dix mètres de profondeur et retrouvèrent des machineries souterraines. Ils refermèrent le tout pour créer une réserve archéologique.

Eglise Saint-Pierre-aux-Nonnains (Crédits photo : Marc Ryckaert)

Au début du IVème siècle, le petit amphithéâtre ou odéon fut édifié en bord de Moselle. Les caves de la Rue Sainte-Marie permettent encore d’observer des couloirs de services et les murs soutenant les gradins qui pouvaient accueillir jusqu’à 6 000 spectateurs.

Metz était doté de trois centres thermaux. Leurs vestiges ont été retrouvés sous le Musée de la Cour d’Or, sous le Centre Saint-Jacques et près de l’église Saint-Pierre-aux-Nonnains qui était à l’origine une palestre, c’est-à-dire une salle de sport. Bien moins connue que l’amphithéâtre, la Maison carrée (ou quarrée) se situait au centre du forum vers les IIème et IIIème siècles après Jésus-Christ, sur l’actuelle Place Jean-Paul II. Sa vocation demeure inconnue. Il s’agissait peut-être d’un lieu de culte. Elle mesurait 22,50 mètres de large et seize mètres de haut.

Rédigé par Thomas RIBOULET

Président-fondateur du Groupe BLE Lorraine et Rédacteur en Chef de BLE Lorraine.

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