A la fin du XVIIIème siècle et durant la première moitié du XIXème siècle, la ville de Boulay-Moselle fut le théâtre de nombreuses apparitions d’être surnaturels. Plusieurs récits et témoignages relatent des faits étranges qui s’y sont déroulés. Parmi ceux-ci, il est fait mention d’un spectre nocturne surnommé la Massue.
Cette apparition prenait la forme d’une bête ayant la taille d’un veau ou d’un cheval avec de très longs poils. Les personnes l’ayant vu racontent qu’on ne distinguait que ses yeux flamboyants et ses deux oreilles pointues. Son épaisse fourrure sombre lui donnait l’apparence d’une masse informe, origine probable de son nom. La Massue traînait des chaînes, dont on entendait le cliquetis. Selon la légende, si ces chaines venaient à toucher quelqu’un, elles se serraient contre lui et la bête immonde apparaissait, sortant de l’obscurité.
Ce spectre aurait été aperçu dans certaines rues de Boulay, à savoir les rues du Four Banal, de la Halle et de l’Eglise, comme l’attestent plusieurs témoignages concordants datant de 1760, 1770, 1820 et 1823. La Massue serait en réalité le spectre du Capitaine Dithau. Gouverneur de Boulay pour le compte du Duc de Lorraine, ce dernier accusa sa tante de sorcellerie et la fit emprisonner pour s’emparer de ses biens et de ses richesses. Le procès dura huit semaines et aboutit en 1635 à la condamnation de la pauvre dame sur les dépositions de son neveu. Brûlée vive, ses cendres furent jetées au vent et ses biens confisqués. Le Capitaine Dithau ne put donc jamais en profiter et fut condamné après sa mort à errer sous cette forme sinistre, en expiation de ses péchés, afin d’effrayer les voyageurs.