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Histoires et légendes de souterrains à Metz

L’excavation découverte il y a quelques années dans une rue du centre-ville de Metz n’était malheureusement pas le souterrain légendaire reliant l’évêché à la cathédrale, mais juste un collecteur d’égout. Toujours est-il que ce fait a réveillé les vieilles légendes autour de l’existence d’un tel passage souterrain. Entre vérité, mystère et fascination, partons explorer les entrailles de la ville aux 3 000 ans d’histoire.

Des souterrains, il y en a quelques uns à Metz, pourtant les livres et les revues d’histoire n’en font étrangement aucune mention. Un passage existe ainsi bel et bien entre le conseil départemental et la préfecture et est d’ailleurs utilisé régulièrement. De même, la Tour Camoufle, vestiges des fortifications médiévales sur l’Avenue Foch, possède elle aussi son début de tunnel. Il serait également question d’une autre entrée du côté de la Porte des Allemands, ainsi qu’une galerie liée aux casemates du Fort de Belle-Isle, sous le terrain de football et l’actuelle piscine. Mais le plus curieux et le plus mystérieux de tous reste néanmoins le souterrain qui traversait la Colline Sainte-Croix. Il partait de la Rue des Tanneurs pour aboutir Rue des Piques, atteignant une longueur totale de 500 mètres. Il fut en outre utilisé par les Allemands au cours de la Seconde Guerre mondiale. La galerie s’enfonce d’ailleurs sur cent mètres depuis la cour de l’ancien restaurant A la Ville de Lyon, avant de faire un coude et de partir sur la droite, jusqu’à heurter un mur devant un éboulement, à peu près à la verticale de la Rue des Jardins. Plus loin, le tunnel s’est perdu dans les fondations de la cité administrative du Chanoine-Collin. Entre l’ancien hôpital-maternité et le Cloître des Récollets, la galerie aux murs de briques pourrait être encore intacte. Enfin, derrière le Jardin des Tanneurs, le dernier tronçon a été éboulé depuis la destruction des immeubles. Mais à quoi pouvait bien servir un tel souterrain ? Le mystère demeure …

Rue des Piques Metz
La Rue des Piques à Metz (Crédits photo : Paul SCHAACK pour le Groupe BLE Lorraine)

La citadelle de Metz, construite vers 1560 et antérieure aux améliorations effectuées par Vauban, avait aussi son lot de tunnels et de souterrains, sur deux niveaux, dont l’accès est bien connu des Messins qui visitent le jardin du Palais du Gouverneur lors des Journées du Patrimoine. Il est en effet possible d’accéder par un escalier souterrain à une salle circulaire correspondant ni plus ni moins au second étage de la Tour d’Enfer. Cela dit, les couloirs qui partent de cette salle sont aujourd’hui inaccessibles. L’un d’entre eux menait d’ailleurs vers la Porte d’Enfer, située en bordure de la Moselle, sur le flanc Sud-Ouest. Cette porte était encore visible au XIXème siècle, mais les travaux de terrassement réalisés sous l’Annexion ont bouleversé la configuration des lieux.  

Il y aurait en outre un autre souterrain qui partirait lui aussi de la cour de l’ancien restaurant A la Ville de Lyon, et qui mènerait dans les caves de la Rue des Jardins. Quant à l’éventualité d’un souterrain entre l’évêché et la cathédrale, il n’en serait rien. Même conclusion quant aux tunnels et autres galeries de l’ancien amphithéâtre gallo-romain, où rôdait le fameux Graoully, dragon fantastique qui hante le folklore messin. Ces derniers appartiennent également aux légendes. En effet, la nature sablonneuse du sol rendrait leur existence tout bonnement impossible. Mais qui sait ce qu’il reste encore à découvrir dans les entrailles de Metz …

Rédigé par Thomas RIBOULET

Président-fondateur du Groupe BLE Lorraine et Rédacteur en Chef de BLE Lorraine.

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