Apparu en septembre 1985 sur la façade d’une maison au crépi sale de la Grand-Rue à Sierck-les-Bains, le visage du Christ est toujours là, impassible et intact dans sa bulle de salpêtre blanchâtre, avec ses yeux, son nez, sa bouche et ses cheveux mi-longs. C’est en soirée, en lumière rasante, que le phénomène est le plus visible. Le Christ semble tourner son regard vers le rosaire médité de la chapelle de Marienfloss.
La découverte avait à l’époque déclenché toutes les passions et les ferveurs. La cité des Ducs de Lorraine de près de 1 800 habitants, située aux confins du Pays des Trois Frontières, avait alors fait l’objet d’un incroyable pèlerinage. Des scientifiques de renom et des journalistes du monde entier avaient alimenté la chronique. Certains avancèrent l’hypothèse d’une fuite d’eau. Celle-ci aurait produit l’étrange formation de salpêtre sur une tâche qui existait depuis des années.
Depuis, la cité médiévale de Sierck-les-Bains est retombée dans l’anonymat, blottie à l’ombre de son château-fort, malgré diverses tentatives mercantilistes mal avisées.
Miracle ou simple coïncidence, l’apparition fait désormais partie intégrante du patrimoine de la commune. Elle a été mise en valeur dans le cadre d’un parcours spirituel, dont elle est devenue le point d’orgue.
En attendant, le mystère du visage du Christ de Sierck-les-Bains reste entier.