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Histoire oubliée du camp de concentration de Thil-Longwy

Crypte du camp de concentration de Thil-Longwy (Crédits photo : Aimelaime)

Le camp de concentration de Thil, en Meurthe-et-Moselle, a été aménagé au début de l’année 1943 dans une partie de la mine de fer du syndicat du Tiercelet. Le site avait été choisi par l’organisation Todt, groupe de génie civil et militaire du IIIème Reich, pour y fabriquer des fusées V1. Il fut réaménagé en usine souterraine à la fin de cette même année, afin de remplacer le centre d’essai militaire de Peenemünde, dans le Nord de l’Allemagne, bombardé par les Anglais.

Le site, qui dépendait du camp du Struthof dans le Bas-Rhin, fut en réalité le seul camp de concentration basé sur le territoire lorrain non annexé pendant la Seconde Guerre mondiale. Entre mai et septembre 1944, plus de 3 500 détenus de nationalités différentes (Polonais, Ukrainiens, Hongrois, Russes, Sénégalais, Maghrébins, Italiens, Français, etc.) et de statuts divers (civils, militaires, déportés, prisonniers de guerre, etc.) y ont séjourné. Beaucoup d’entre eux, à bout de force, y ont perdu la vie dans des conditions abominables.

four crématoire Thil
Four crématoire du Camp de Thil-Longwy (Crédits photo : Aimelaime)

Les Nazis désertèrent les lieux à l’arrivée des troupes alliées dans les environs de Thil, fin août 1944. Ils évacuèrent par wagons les 860 détenus pour les placer dans les Kommandos de Kochendorf et de Dernau en Allemagne. Ils rapatrièrent également le matériel nécessaire à la construction des armes, dont la production n’avait pas encore démarré.

Une crypte du souvenir construite à l’emplacement du four crématoire a été inaugurée le 17 novembre 1946. Elle abrite une maquette du camp réalisée dès la fin de la guerre par Ubaldo Marinelli. Un coffret de verre contient les cendres des déportés.

Le camp de concentration de Thil-Longwy fut libéré le 5 septembre 1944. Reconnu officiellement camp de concentration en 1949, il a été classé nécropole nationale en 1984. Un sentier de la mémoire a été inauguré le 15 avril 2005. Jalonné d’œuvres artistiques mêlant traces du passé et messages d’espoir pour l’avenir, ce dernier débute au bas du cimetière de Thil. En 2015, une plaque commémorative a été installée à l’entrée de la mine de Thil en hommage aux prisonniers russes et aux 37 femmes soviétiques qui se sont évadées de la mine le 8 mai 1944. Ces dernières ont ensuite fondé le détachement féminin de la résistance française connu sous le nom de Rodina, qui signifie la patrie en russe.

Rédigé par Thomas RIBOULET

Président-fondateur du Groupe BLE Lorraine et Rédacteur en Chef de BLE Lorraine.

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