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Légende du trésor des sœurs Watrin à Verdun

La Porte Chaussée à Verdun (Crédits photo : Paul SCHAACK pour le Groupe BLE Lorraine)

Le 29 août 1792, au cours de la révolution française, la ville de Verdun fut assiégée par l’armée prussienne et plus particulièrement par les troupes du Duc de Brunswick. Le commandant de la place, Nicolas de Beaurepaire, décida de résister, malgré l’opposition d’une majorité de la population qui pensait que la ville n’avait pas les moyens de se défendre. Mais Verdun se résolu finalement à être pris. Beaurepaire fut retrouvé mort d’un coup de pistolet le 2 septembre. Alexandre de Neyon, le plus ancien de tous les gradés, fut alors nommé commandant de la place. Ce fut donc lui qui alla porter le message de reddition au Duc de Brunswick. Alors que ce dernier se préparait à faire une entrée triomphale dans la ville aux côtés du Comte d’Artois et du Comte de Provence, un incident éclata.

Juste après l’arrivée du Général Kalkreuth à Verdun pour finaliser les formalités administratives de la reddition, un coup de feu retentit en effet et un des lieutenants prussiens s’écroula.  Afin d’éviter des représailles, une cérémonie fut organisée. Au cours de celle-ci, des jeunes filles toutes vêtues de blanc, offrirent des dragées et des bouquets de fleurs au conquérant. Il y avait parmi elles trois sœurs issues de la classe aisée de Verdun, trois filles d’un ancien officier nommé Watrin. Elles se prénommaient Anne, Henriette et Hélène et avaient respectivement 25, 23 et 22 ans.

Capitulation de Verdun
Capitulation de Verdun le 2 septembre 1792, huile sur toile de Jean-Jacques Scherrer, 1883

Quelques jours plus tard, le 20 septembre 1792, l’armée prussienne fut mise en échec contre toute attente à Valmy. A la suite de cette bataille, le Général Arthur Dillon, à la tête de quelques milliers d’hommes, investit Verdun le 11 octobre 1792. Il bombarda la citadelle depuis la Côte Saint-Barthélemy et exigea le retrait du commandant prussien. Celui-ci quitta la ville en semant la désolation.

Les premières arrestations commencèrent. La Convention envoya des représentants pour arrêter les traîtres. François-René Mallarmé, dit le Sanguinaire, fit déférer les suspects devant le Tribunal révolutionnaire de Paris. Une vingtaine d’hommes, dont le Lieutenant-Colonel Alexandre de Neyon, et quatorze femmes furent ainsi entassés dans des charrettes.

Le Tribunal révolutionnaire condamna à mort trente-trois personnes, accusées d’avoir conspiré contre le peuple français. Il s’en prit particulièrement à celles qui avaient apporté les dragées. Les trois sœurs furent guillotinées. Leurs corps nus décapités furent chargés dans des chariots pour être enterrés dans la fosse des Errancis sur la Plaine Monceau à Paris.

Selon la légende, les sœurs Watrin auraient enterré leurs dots avant d’être arrêtées dans douze cachettes de Verdun. Au total, le trésor avoisinerait 10 000 livres et 5 000 écus en monnaies et autres bijoux. Il n’a jamais été retrouvé.

Rédigé par Thomas RIBOULET

Président-fondateur du Groupe BLE Lorraine et Rédacteur en Chef de BLE Lorraine.

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