Thomas RIBOULET
Elevée sur la Colline de Sion dès le XVème siècle, la basilique de Sion a connu plusieurs réaménagements et reconstructions jusqu’au XIXème siècle. Remarquable par sa tour-clocher de 45 mètres très identifiable, l’édifice est un haut lieu du rassemblement religieux en Lorraine. Depuis plusieurs siècles, des pèlerinages y sont en effet organisés en dévotion à la Vierge Marie. Une statue monumentale de l’Immaculée Conception trône d’ailleurs fièrement sur le sommet de la tour.
Plutôt bien conservée, la basilique de Sion a pourtant subi un incendie en novembre 2003 qui a pu être contenu dans la tour-clocher, préservant ainsi la nef et le mobilier. La tour-clocher a depuis été restaurée et en octobre 2007, la statue, de sept mètres de haut, qui avait été installée en 1873, a pu être remontée à son sommet. Symbole fort du Saintois, l’ensemble domine la plaine à des kilomètres à la ronde. Visible de loin, la tour-clocher est ainsi un repère pour les Lorrains désireux de trouver leur chemin. Il faut en effet souligner que du haut de ses 541 mètres d’altitude, la Colline de Sion est le point le plus élevé des Côtes de Moselle.
Le sanctuaire marial du Signal de Sion-Vaudémont rayonne sur la Lorraine et au-delà depuis plus de dix siècles. Durant l’Antiquité, les Leuques avait déjà fait de cette butte-témoin en forme de fer un cheval un lieu sacré, où ils vénéraient leurs dieux, en particulier Rosmertha, déesse de la fécondité. Empruntant la voie romaine qui reliait Lugdonum (Lyon) à Augusta Treverorum (Trèves), des missionnaires romains y apportèrent le culte de Marie au Vème siècle après Jésus-Christ. Sous le règne des Comtes de Vaudémont puis des Ducs de Lorraine, les pèlerinages se développèrent plus tard et se succédèrent au grès des guerres. Les Croisés venaient y prier avant leur départ en Terre Sainte, avant que les Ducs de Lorraine ne s’y rendent en pèlerinage. Ce fut d’ailleurs, entre autres, sous la bannière de Notre-Dame-de-Sion que le Duc René II vainquit Charles le Téméraire le 5 janvier 1477.
Néanmoins, le temps faisant son œuvre, certains éléments de la basilique avaient besoin d’une restauration, à l’image de quatre vitraux représentant respectivement Saint Pierre Fourier, Saint Sigisbert, Saint Albert le Grand et Sainte Berthe. Grâce à la Fondation du Patrimoine de Lorraine, ceux-ci ont dernièrement retrouvé leur éclat d’antan. Des travaux de rénovation et de consolidation ont également été menés sur la statue du tympan du portail de la basilique de Sion. L’éclairage de la tour-clocher a par la même occasion était repris. Notre-Dame de Sion éclaire à nouveau de sa lumière protectrice l’ensemble des villages alentours. Véritable phare de la Lorraine, elle couronne ainsi la colline de son auréole.
