De nombreuses communes de Lorraine se sont lancées dans la pose de Stolpersteine, afin d’honorer la mémoire des victimes et des déportés du régime nazi.
Ces Stolpersteine, qui signifient littéralement en allemand « pierres sur lesquelles on trébuche », sont justement destinées à provoquer le souvenir, histoire de se rappeler. Elles sont l’œuvre du sculpteur allemand Gunther Demnig. C’est lui qui lança ce projet européen en 1993. Concrètement, les Stolpersteine sont des pavés de béton recouverts d’un chapeau en laiton sur lequel sont notamment gravés le prénom et le nom de la victime, son année de naissance, ainsi que sa date et son lieu de déportation. Ces pavés de la mémoire sont posés à même le sol, généralement devant le dernier domicile connu d’une victime du nazisme. Ils visent à rappeler et à entretenir la mémoire des personnes persécutées, arrêtées, déportées et tuées dans un camp de concentration ou d’extermination.
Des Stolpersteine ont ainsi déjà été posées dans plusieurs communes de Lorraine comme à Audun-le-Tiche, Champigneulles, Cirey-sur-Vezouze, Metzervisse, Montigny-lès-Metz, Pexonne ou encore Verdun. A Pexonne, dans le Lunévillois, les pavés rendent hommage aux victimes de la rafle du 27 août 1944 ordonnée par le capitaine SS Erich Wenger. Ce jour-là, sur les 112 personnes interpellées, 79 furent déportées et trois furent fusillées. A Verdun, 18 pavés ont été posés devant les domiciles de Juifs de la ville qui furent déportés vers les camps nazis entre 1941 et 1943.
A noter que chaque projet d’implantation de Stolpersteine est validé par Gunther Demnig. La Fondation Spuren s’occupe quant à elle de la partie technico-administrative. Les pavés sont fabriqués et gravés en Allemagne. Ils reviennent à 132 euros pièce. Plus de 100 000 Stolpersteine ont été posées à ce jour à travers le monde.
J’aime ce concept de mémoire. C’est une idée formidable et qui devrait être étendue partour où des personnes ont été déportées ou assassinées par le régime nazi. Que ce lieu de mémoire ait débuté en Allemagne est encore plus poignant. Alsacienne d’origine, je mets un point d’honneur à honorer la mémoire de mes ancêtres qui ont vécu les atrocités des 3 guerres, 70 – 19-18 et 1945, d’autant que nos jeunes ont tendances à ne pas s’en préoccuper. Ne pas avoir un esprit revenchard, mais garder la mémoire de ce qui s’est passé est d’autant plus important dans le monde où nous vivons avec les atrocités qui perdurent