Le Pays Messin regorge de contes et légendes. On en retrouve notamment deux liées au passage d’Attila à Metz et à la chute de l’Empire romain d’Occident.
A cette époque trouble, Metz s’appelait encore Divodorum Mediomatricum, autrement dit la « cité des dieux des Médiomatriques ». Ces derniers étaient surnommés le « peuple du milieu » par Jules César qui les situait entre les Leuques, à Toul, et les Trévires, au Nord.
En 451, Attila partit de l’Europe centrale à la tête d’une énorme coalition qui réunissait un quart de Huns, trois quarts de Gépides, d’Ostrogoths, de Skires, de Suèves, d’Alamans, d’Hérules, de Thuringiens, de Francs, de Burgondes, d’Alains et quelques Sarmates. Il s’empara de Tullum Leucorum (Toul), de Dieuze et Scarpone (Dieulouard), avant de remonter sur Metz. Il avait une première fois foncé sur Metz, mais il s’était heurté aux remparts gallo-romains de la cité. Il y retourna après avoir appris qu’une partie des murs s’était effondrée. Les hordes de Huns, composées de milliers de cavaliers, n’avaient en effet aucune tactique de siège. Les habitants furent massacrés et la ville fut rasée, à l’exception de l’oratoire Saint-Etienne. Construit en pierre en 415 et sans doute isolé des habitations, il échappa certainement aux incendies. La chute de Metz, qui intervint le 7 avril 451, eut une portée considérable dans tout l’Empire romain.
Une autre histoire relative aux Huns nous vient de Marsal. Il s’agit de la légende de Saint Livier, saint céphalophore comme Saint Denis à Paris et Saint Lucien à Beauvais. Commandant de l’armée des défenseurs, il fut capturé à la chute de Metz. A force de plaider pour les prisonniers et la liberté des orphelins, il finit par énerver un chef hun. A tel point que le 24 décembre, il fut décapité, tout comme ses compagnons Agence et Purgence, sur les hauteurs de Marsal. Selon la légende, il ramassa sa tête qui fit jaillir une source, remonta la colline et planta sa crosse qui devînt le chêne de Saint-Livier. Epouvantés, les Huns s’enfuirent de Marsal.