Le 8 mars est la journée internationale des droits des femmes. Une création assez récente qui a mis un peu de temps à s’enraciner dans nos calendriers. Une sorte de fête donc, qui nous oblige à évoquer quelques grandes figures féminines de l’histoire lorraine. Les quelques exemples qui suivent, tous pris dans ce que notre petit pays a de plus noble, nous prouveront bien combien notre région doit aux femmes qui y sont nées.
A tout seigneur, tout honneur. Citons pour commencer nos pauvres reines et duchesses. Brunehaut, la terrible reine qui mourut traînée à la croupe d’un cheval. La Duchesse Isabelle, par qui le Barrois et la Lorraine furent unifiés après bien des combats sanglants. Christine de Danemark, femme à poigne qui sut régenter le Duché en tenant tête au Roi de France. Nicole, Béatrice et Louise, les trois épouses d’un Charles IV aussi fougueux que versatile. Toutes ont dessiné, par leurs décisions et leurs conseils avisés, une partie du visage de notre belle Lorraine.
Citons aussi les femmes de lettres, qu’il s’agisse de celles qui écrivent, comme Madame de Graffigny, comme les spirituelles Amable Tastu, Marguerite Puhl-Demange, Elise Fischer et la vosgienne Julie-Victoire Daubié, première femme de France à avoir obtenu le baccalauréat ! Ou de celles au sujet desquelles on a écrit. Comme Colette Baudoche, Louise de Jessincourt, Mengeatte et la gaie Fanchon, fille du Chan Heurlin. Et celles qui ornent les tableaux de nos peintres. Toutes nous inspirent, nous élèvent, nous enchantent. Toutes oui, à leur manière, nous fascinent et nous font mieux aimer la Lorraine.
Une pensée aussi pour les discrètes, les saintes et les anonymes qui, à l’image d’Alix le Clerc, menèrent des vies toutes simples, pleines d’abandon et de résignation.
Une pensée également pour les modernes, les artistes et les chanteuses qui font la gloire de notre province bien au-delà de ses frontières. Il y a Patricia Kaas, la fille de l’Est, la Nancéienne Karine Lemarchand pour qui l’amour est dans le pré, l’élégante Geneviève de Fontenay et la ravissante Sophie Thalmann.
Une pensée encore pour Barbe d’Ernécourt, la dame de Saint-Baslemont, dont les aventures picaresques lui ont valu le surnom d’Amazone chrétienne. Et puis il y a la « Lorraine » la plus célèbre. Celle qui tient à la fois de la pauvre bergère, de la guerrière redoutée, de la martyre et de la sainte. Cette Jeanne d’Arc, dont les historiens nous disent pourtant qu’elle n’était pas Lorraine. Jeanne ! Ou l’image même d’une certaine idée de la femme. A la fois humble et grandiose, belle et rebelle, mystique et mystérieuse.
Car que serait enfin la Lorraine sans les femmes qui y sont nées, sans ces dames qui y ont vécu ? Que serait devenu le Duché sans ces brillantes régentes, sans ces épouses fidèles et sans l’amour dispensé par toutes ces compagnes pleines de grâces et d’attentions ?