En 1737, le Duc de Lorraine François III épousa la future Impératrice d’Autriche, Marie-Thérèse, après avoir renoncé à la Lorraine en signant le Traité de Vienne. Un an plus tard, le Banat était repris par les Autrichiens aux Ottomans qui l’occupaient depuis trois siècles.
Afin de repeupler cette région située aux confins de la Hongrie, de la Roumanie et de la Serbie, il fut décidé de faire appel à des colons, notamment des Lorrains. Pour partir sur ces terres marécageuses infestées par la malaria, il fallait néanmoins remplir plusieurs conditions, comme comprendre l’allemand et être catholique. Cela dit, l’âge ne semblait pas être un critère car selon les registres une femme de 107 ans aurait pris le départ. Environ 50 000 Lorrains choisirent de prendre la route du Banat, emmenant avec eux leurs bagages et leurs langues, à savoir le Lothringer Platt pour la plupart. Sur place, ils recevaient douze hectares de terre. Une église et un moulin étaient construits dans chaque village.
Deux siècles plus tard, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, afin de ne pas tomber sous le joug soviétique, des descendants de ces Lorrains prirent le chemin de l’exil pour s’installer dans l’Hexagone, aux Etats-Unis, au Canada ou au Brésil. Cette diaspora lorraine se retrouve ainsi partout dans le monde.