Construit en 1910, en remplacement d’un autre orgue installé en 1882, l’orgue de l’église abbatiale de Gorze est l’œuvre du facteur Haerpfer. Son décor sculpté s’inspire du gothique rhénan. On y trouve en effet des pinacles, des anges musiciens ou encore des blasons dans le goût des maisons germaniques du XVème siècle.
La rosace présentée ci-dessous est une merveille d’ébénisterie. On y remarque huit écoinçons en accolade. Quatre d’entre eux ont la pointe tournée vers le centre. Les quatre autres pointant, au contraire, vers l’extérieur. Personnellement, j’aime beaucoup ce jeu des formes. Je ne peux d’ailleurs m’empêcher d’y voir quelques symboles. Quatre écoinçons, comme les quatre points cardinaux. Nord, Sud, Est et Ouest. Une rose des vents, presque mystique, et qui nous pousserait presque à aller tâter de la grandeur du monde, pour reprendre une expression de Marguerite Yourcenar. Quatre autres écoinçons, qui peuvent nous faire songer aux quatre saisons aussi. Vivaldi, si l’on veut. Printemps, été, automne et hiver. Le temps qui passe. Et le temps à venir. L’horloge. Ou le sablier. L’année qui s’achève. Et celle qui va bientôt pointer le bout de son nez.
Un détail, un simple détail, sur l’orgue de la collégiale de Gorze, et qui nous offre une saine méditation sur le temps et l’espace.