Personnage incontournable de l’hagiographie vosgienne, Saint Romary a vécu dans la première moitié du VIIème siècle.
Issu d’une puissante famille de la noblesse franque, il voit ses biens confisqués par la célèbre Reine Brunehaut. Dégoûté de l’humanité et de la rapacité des grands, Romary se convertit au christianisme, vraisemblablement à la faveur de Saint Amé (ou Aimé), un disciple de l’irlandais Saint Colomban. Après quelques années passées au monastère de Luxeuil, Amé et Romary décident de fonder à leur tour un monastère. Ils choisissent de l’implanter sur le Mont Habend, une colline boisée qui domine la confluence de la Moselle et de la Moselotte et qui sera désormais appelée « Saint-Mont ». Le monastère est double : il accueille les hommes au pied de la colline tandis que les femmes élisent leur domicile au sommet de la montagne. Cette dernière prendra par la suite le nom latin de Romarici mons, à l’origine du toponyme Remiremont. On notera également que la petite ville de Saint-Amé, située à une encablure de Remiremont, entretient également le souvenir du compagnon de Romary.
Moine dévoué et infatigable, Romary s’éteint sur les pentes du Saint-Mont, le 8 décembre 653. Saint Amé l’avait précédé dans la tombe quelque vingt-quatre ans auparavant. Le souvenir de ces saints personnages, s’il demeure vivace dans la Haute Vallée de la Moselle, ne semble pas avoir donné lieu, dans le reste de la Lorraine, à d’importantes manifestations. Le diocèse de Saint-Dié commémore certes la Saint-Romary, mais sans emphase ni procession. Pourtant, le Saint Mont et ses ruines constituent un agréable lieu de promenade, au sommet duquel on peut toujours rendre hommage à l’un des premiers évangélisateurs de notre région.
Sauf erreur de ma part, Romary est né chrétien. Seigneur à la cour d’Austrasie (royaume catholique) il passa sa jeunesse avec son ami Arnoul destiné à être le futur évêque de Metz. Comme on peut le lire sur Wikipédia, Romary « fut converti à la vie monastique par Amé ». Je dirais donc attention à la lecture rapide, surtout sur un site participatif où y circulent beaucoup d’informations erronée. Car il s’agit dans le cas ici d’une conversion d’un seigneur en moine plutôt que d’un païen en chrétien…