Lente marche vers la fête de la Nativité, l’Avent marque chez les Chrétiens, le début d’une nouvelle année liturgique. Le prêtre revêt alors un habit violet et préside aux quatre messes de l’Avent avec une certaine solennité.
On peut d’ailleurs diviser le temps de l’Avent en deux grandes périodes. La première insiste sur l’attente et la venue du Christ. La seconde, qui débute aux alentours du 13 décembre avec la fête de Sainte Lucie, symbole de lumière, fait état, dans les lectures, de la généalogie du Christ et de sa prochaine arrivée sur Terre. Les textes religieux ont donné un nom à chacun des quatre dimanches de l’Avent : levavi, Populus Sion, gaudete et rorate. C’est au cours de chacune de ces messes que le prêtre a coutume d’allumer successivement chacune des quatre bougies qui ornent la couronne de l’Avent.
Cette dernière serait née en Allemagne au cours du XVIème siècle. Symbole, par sa forme, du cycle des saisons et de l’éternel recommencement, elle évoque aussi, par sa composition en branches de sapin, qui ne perd pas ses aiguilles en hiver, l’immortalité de l’âme. Les bougies, en plus d’incarner les quatre semaines de l’Avent, seraient une référence directe aux quatre évangélistes, aux quatre saisons, voire aux quatre points cardinaux. Au début du XIXème siècle, un pasteur du nom de Johann Heinrich Wichern reprit l’image de la couronne dans un but pédagogique. Il enseignait notamment l’importance de l’attente tout en insistant sur la symbolique de la lumière. De là, la traditionnelle couronne de l’Avent s’est vite répandue dans toute l’Allemagne avant de gagner, entre 1870 et 1918, l’Alsace et la Lorraine annexées. C’est en effet pendant cette période que la très symbolique couronne va faire son apparition dans la liturgie. Et dans quelques familles. Il est d’ailleurs assez curieux de constater qu’aujourd’hui encore, la traditionnelle couronne de l’Avent est davantage présente en Moselle que dans les trois autres départements lorrains.
C’est également d’Allemagne que nous vient la tradition du calendrier de l’Avent. A l’origine, ceux-ci n’ont rien à voir avec les produits excessivement sucrés que l’on trouve aujourd’hui dans le commerce. Les premiers calendriers de l’Avent, apparus dans l’Allemagne protestante du XIXème siècle, consistaient généralement en une suite de vingt-quatre images pieuses suspendues à un fil. Chaque jour, l’enfant recevait l’image, au dos de laquelle était inscrite une prière ou une bonne action à exécuter dans la journée. Là encore, c’est à la faveur de l’Annexion que le calendrier de l’Avent va peu à peu gagner notre région. Encore faut-il nuancer. Car contrairement à la couronne qui jouit assez vite d’une certaine popularité, le calendrier dit « de l’Avent » n’est encore connu, dans les années 1920, que dans quelques familles de Lorraine germanophone. Ce n’est vraiment qu’après la Seconde Guerre mondiale que l’objet va devenir un incontournable du temps de Noël. Les commerçants s’en emparent et en font un véritable outil de marketing, assez loin, souvent, de l’esprit original.
Alors, excellente entrée dans l’Avent à toutes et à tous !